Avec une belle couverture tirant l’œil et en référence au contenu, mais pourquoi avoir conservé le titre anglais et surtout ne pas donner d’explication concernant Caliban ?
Imaginez une jeune femme, Dorothy, ayant perdu ses enfants et l’affection de son mari, Fred, et qui se morfond, nous sommes au début des années 80… Et voilà qu’un « monstre marin » s’échappe du lieu où il était en observation. Il est vert, a les yeux globuleux et les pieds et les mains palmés, mais il se tient debout et on lui a appris à parler… Et il se réfugie chez Dorothy où il dit se prénommer Larry. La jeune femme succombe au charme de Larry qui s’avère végétarien, curieux et bon partenaire de lit. Le mari est de plus en plus absent et Estelle la meilleure amie s’inquiète parce que sa fille Sandra fréquente quelqu’un de beaucoup plus vieux qu’elle. Nous sommes au pays de l’American way of life où le confort matériel ne parvient pas à combler le vide des âmes, la vacuité des vies… Larry va tuer… Dorothy découvrir qui lui a volé son mari et perdre Larry.
Au fil de ma lecture je n’ai cessé de m’interroger sur qui était le Caliban de l’histoire. Si l’on en croit Shakespeare qui en fait un des personnages de sa pièce « La tempête », c’est un monstre cruel… Or ici l’auteure en fait une femme et nous en offre trois portraits – même si celui de Sandra est par défaut. Et propose trois silhouettes d’hommes.
On notera que l’œuvre était restée inédite en français jusqu’en 2019, mais on ne s’en étonnera pas. Ce livre aurait dû sortir en français à l’époque… pour accompagner les revendications féministes. Plus tard il était décalé, aujourd’hui il fait figure de document. Alors je vous invite à le lire d’une traite et puis à regarder le monde autour de vous. Avec un œil critique…
Bonne lecture.
Mrs Caliban
Auteure : Rachel Ingalls
Editeur : 10/18
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