Une belle illustration de couverture intitulée A gust of prayers pour un recueil de poésie… Et une étrange mise en page puisque presque aucune des pages n’est numérotée et que vous trouvez en fin de volume une Table (pardon, en page 79) où sont nommés les poèmes avec titre et en caractères droits en page de droite alors que des poèmes sans titre en italiques figurent sur les pages gauches. Vous savez que j’aime bien la poésie et là en lisant il m’est venu à l’esprit un vers de Stéphane Mallarmé : ‘Aboli bibelot d’inanité sonore’, joli, non ? Et j’ai pensé en schématisant un-peu-beaucoup (qui a dit : « Comme d’habitude !» ?) qu’il existait au moins trois sortes de poètes/poèmes : Ceux qui ne parlent que d’eux-mêmes, Ceux qui nous parlent de nous et Ceux qui parviennent à parler d’eux et de nous à nous… Et tout cela bien sûr à travers des images originales et fortes.
Là j’ai commencé par m’étonner avec la première phrase de l’introduction intitulée : Le poème et moi… : ‘Je n’ai jamais su nommer ce frémissement qui m’étreint face au regard intense et entier du poème’. Chez Carmen – de Bizet – il y a un œil noir, chez Hugo il y a cet œil en permanence pour Caïn, il y a même une Colline qui a des yeux (selon Wes Craven) mais je ne pensais pas qu’un poème pouvait nous ‘regarder’ et provoquer quelque chose qui s’approche du syndrome de Stendhal. Je sais bien que l’auteur-poète parle par images. J’ai donc continué ma lecture jusqu’au bout sans parvenir à percer les deux mystères : pourquoi Italiques à gauche et corps droit à droite et pourquoi des titrés et des sans titres non répertoriés à la Table ? Mais les images ? Demandez-vous ! Certaines m’ont laissé les admirer, mais beaucoup en mêlant – comme dans le Mallarmé cité plus haut – des termes techniques précis et fermant d’une part et, d’autre part, des mots riches de plusieurs sens, très poétiques, m’ont laissé indifférent ou comme sous le coup d’un choc thermique… Mais rassurez-vous j’ai trouvé de quoi vous proposer une petite citation : c’est le dernier vers d’Écluse page 29 quand vous l’aurez trouvée : « et mes ombres écoutent aux portes »…
Bonne lecture en pensant à numéroter…
Mûres métamorphoses
Auteur : Makenzy Orcel
Editeur : Rivages
Laisser un commentaire