Nani

Pour mon goût une belle et intrigante illustration de couverture.

Premier conseil : si vous voulez que votre livre conserve sa blancheur, couvrez-le comme un livre d’école d’un film plastique transparent. Ensuite commencez votre lecture par la note de l’auteur qui se trouve à la fin. Elle prévient et se justifie puisque c’est devenu nécessaire. Je vous avoue que pour ma part je ne vois pas pourquoi quelqu’un qui sait, qui peut raconter des histoires n’aurait pas le droit de transmettre un témoignage, de dire une vie cachée par les morales ou les religions. Ne me dites pas que cela concerne une communauté qui a ses règles propres et que nous n’avons pas le droit de nous en mêler. L’ennui c’est que ce qui est raconté dans ce livre se déroule dans un pays où il est de règle de respecter la personne, l’humain.

Nani (maman) c’est Albina, vendue à quatorze ans par son frère au décès du père, et mère de cinq enfants. Battue, violée à de multiples reprises elle parvient en trouvant un autre emploi que celui non rémunéré d’esclave de ses beaux-parents à s’épanouir et s’émanciper mais constate lorsque on lui demande ses papiers pour l’ouverture d’un compte bancaire que son mari les a vendus… Et l’on peut prendre conscience que toute la bonne volonté de la justice reste lettre morte face à la rage et à la violence du mari. Il faudra que les enfants protègent leur mère pour éviter le pire. Nous sommes dans un monde d’hommes qui ne supportent pas ou mal que les femmes disposent d’une parcelle de liberté.

C’est écrit en finesse, sans jugement – les faits parlent d’eux-mêmes -, comme au scalpel. Et surtout ce n’est pas illusoirement séparé du monde où vit le lecteur qui peut s’inquiéter du fait que ce qui est raconté s’est peut-être déroulé, peut se dérouler près de chez lui.

Deuxième et dernier conseil : lisez ce livre dans les transports en commun pour intriguer vos voisins.

Bonne lecture.

Nani
Auteure : Mélanie Richoz
Editeur : Slatkine

www.slatkine.com