Si vous êtes amateur de copyright, prenez le temps de regarder les dates de ceux des textes publiés ici – et constatez d’abord que la dernière édition de ce recueil en France date de 1998. Le plus vieux texte remonte à 1953 (6 sur 10 sont du début des années 50), le plus récent remonte lui à 1968… Et à la lecture vous remarquerez que ces textes n’ont pas une ride… Comme s’ils s’étaient bonifiés en prenant de l’âge. On notera aussi l’excellent travail d’harmonisation de madame Collon qui parvient à uniformiser le travail de traducteurs très différents… et on peut penser que les textes de Dick se prêtaient à l’exercice.
Tous les textes sont bons. Mais pour moi certains plus que d’autres. Avant de vous en parler je voudrais vous dire que Dick est un auteur singulier. Ici, il nous raconte des histoires, des histoires simples qui ne paient pas de mine et même peuvent paraître languissantes comme « L’homme-variable » et puis si vous laissez reposer, progressivement les idées fortes, les trouvailles, l’originalité des textes vont affleurer et vous mesurerez combien ce qui vous avait distrait ou amusé soulevait de réflexion. Pour ce qui me concerne j’ai un grand faible pour les trois derniers textes du recueil. Et je n’établirai pas de hiérarchie entre eux, même s’ils sont différents. « Roug » c’est l’aboiement que pousse le chien de garde de la maison des Cardossi quand un Roug apparaît… Mais personne ne comprend le langage du chien et les Roug s’installent. « L’infatigable grenouille » traite d’une tentative de résolution du paradoxe de la grenouille et du puits énoncé par Zénon d’Élée, je vous laisse le soin de découvrir ce que Dick en tire. Quant à « Guerre Sainte » elle clôt le recueil sur une touche d’humour pince-sans-rire qui fait un peu froid dans le dos. Imaginez un ordinateur qui déclenche une alerte nucléaire pour détruire une usine de bonbons en Californie parce qu’il trouve l’opération dangereuse et des hommes de la CIA et du FBI qui réveillent un réparateur d’ordinateur pour qu’il efface les données qui ont engendré l’alerte… vous lirez la fin…
Le conseil habituel, puisqu’il s’agit d’un recueil, savourez-le lentement.
Bonne lecture.
Ne pas se fier à la couverture
Auteur : Philip K. Dick
Editeur : Folio SF
Laisser un commentaire