S’il y a bien une série avec des hauts et des bas, c’est bien Need For Speed. Depuis les années 90, on a un peu tout vu et tout eu avec NFS. Il y a eu de grands crus comme NFS 2 et 3, puis l’épisode Porsche unleashed, les Hot Pursuit et les Underground ou encore Most Wanted. Il y a eu aussi beaucoup d’opus en demi-teintes voire pas très réussi comme Undercover, ProStreet, The Run ou encore Need For Speed 2015 qui n’était pas une franche réussite. Need For Speed Payback tente de redorer le blason de la franchise une énième fois en essayant d’offrir une expérience différente, riche et fun. Ça aurait presque pu le faire… à un gros détail près.
NFS Payback rappelle beaucoup Burnout Paradise. La conduite, la structure, la radio, etc. Il y a les stations-services pour réparer sa voiture, tout comme dans Burnout Paradise. Mais les comparaisons avec d’autres jeux sont nombreuses et ne s’arrêtent pas là. Il y a de grandes ressemblances avec, bien sûr d’autres NFS, mais aussi des franchises telles que Forza Horizon ou the Crew. Ghost Games studio propose donc un monde ouvert beaucoup plus vaste et ouvert que dans NFS 2015. En plus d’être plus grande, la map est beaucoup plus variée proposant des environnements urbains, mais aussi ruraux avec des régions désertiques, des montagnes, de la forêt, et de grands espaces verts et rocailleux. La liberté est totale. On peut pratiquement aller où on veut et sortir des sentiers battus. Il y a pleins d’activité annexes à faire, comme les radars, les panneaux publicitaires à exploser, les tronçons de vitesse, etc. Ce qui est très classique et qu’on retrouve pas mal chez la concurrence ou dans d’autres NFS. La carte est grande avec de longues routes sinueuses à traverser pour arriver à destination, mais heureusement il y a la possibilité de faire des voyages rapides moyennant un peu d’argent.
D’ailleurs, l’argent dans le jeu est le nerf de la guerre. Ça et la patience. On gagne des crédits pour chaque course ou défis remportés ainsi qu’une carte aléatoire. On peut accepter des paris en début de course pour essayer de gagner plus rapidement de l’argent. Bref, avec les crédits on peut acheter des cartes qu’il faut installer sur ses voitures pour les monter gentiment. Oui, le système d’upgrades de pièces de voiture sont des cartes. Et des cartes il y en a de toutes les sortes. Pour la nitro, pour les freins, la culasse, le moteur, et bien plus encore. Il y a plusieurs niveaux de carte et elles sont de plus en plus cher. Mais bien sûr, elles sont aussi aléatoires. Il faut retourner plusieurs fois au garage de tuning pour voir les nouvelles cartes. Les arrivages de cartes sont assez fréquents, mais faut quand même être patient. Vous avez besoin d’un moteur niveau 5 pour votre Buick ? Va falloir avoir de la chance, en attendant on vous propose un calculateur niveau 2 inutile. Alors, heureux ? Pour les impatients, EA a pensé à tout. Il y a, évidemment, des loot boxes payantes dans NFS Payback. Hé oui, EA a dû penser que c’était indispensable de mettre un système de microtransactions pour un jeu de voiture qui est déjà payant à la base. La progression du jeu oblige à améliorer les différentes voitures (courses et tout-terrains) pour être à niveau avec les courses suivantes. Il faut donc grinder et du coup les loot boxes tombent à point nommé. C’est vraiment dommage, car le jeu pourrait être pas si mal globalement. Et le plomber avec système pareil est déplorable. Et bien sûr, on n’a jamais celle qui nous faut ou qu’on a besoin. Amélioré ses véhicules par un jeu de hasard, ce n’est pas la bonne idée. Les développeurs assurent que l’on peut se passer complètement des microtransactions et obtenir toutes les cartes en grindant. C’est n’est que pour accélérer le processus pour ceux qui n’aurait pas le temps. Hé ben, je vous le dis tout de suite, du temps vous en aurez besoin. Grinder prend beaucoup de temps. C’est ennuyeux et ça ralentit toute la progression du jeu. Bref, ça bousille tout.
On ne va pas trop s’attarder sur l’histoire, même si Ghost Games a fait des efforts, si on peut dire. C’est comme d’habitude très cliché à la fast & furious avec des personnages aux caractères forts et aux dialogues forcés, mais c’est un peu mieux que d’habitude. C’est moins pire que NFS 2015, qui était au sommet de la cool attitude (c’est ironique). Donc, on est une bande de jeunes branchés, mais en marge de la société. On est cool, on est beau et on roule en belles bagnoles. Bref, on est une bande de petits délinquants fans et voleurs de voitures. On décide de faire le coup du siècle en volant une voiture de 2 millions de dollars à un riche entrepreneur de casino. Évidemment, les choses ne se déroulent pas comme prévues. On se fait doubler par un membre de l’équipe et on perd tout. Il va falloir se refaire, payer ses dettes et être assez fort pour se venger de cet affront. D’où le nom Payback.
Donc, dans le jeu, il arrive de suivre en même temps plusieurs pilotes en switchant d’un à l’autre, Tyler, Mac et Jess. Un est plus pour tout ce qui est tout-terrain, un autre pour les courses de rue musclé et la dernière pour la conduite en finesse à grande vitesse sur route. La conduite est, sans surprise, très arcade. Pas besoin d’être un as du volant pour jouer à NFS. Pied au plancher, ça va presque tout seul. Seul l’utilisation du frein à main, pour les drifts, nécessite un peu d’entraînement pour bien prendre ses courbes. Les sensations de vitesse ne sont pas mauvaises. C’est standard pour du NFS. Il arrive qu’on se traine un peu des fois sur l’autoroute, mais en off-road souvent ça y va. La physique est souvent curieuse avec des réactions de voitures discutables. Elle rebondit ou se stoppe sur des obstacles un peu bizarrement. Comme je disais c’est très arcade. Les poursuites avec la police sont de nouveaux intéressantes. Les bolides à guirlandes sont plus féroces qu’avant. Durant les poursuites il faut foncer dans les voitures adverses afin de les détruire. Alors c’est loin d’être subtile. Les flics ne sont pas bien malins. Ils vous remontent et vous prennent en cisaille pour vous coincer. Au moins, c’est mieux que NFS 2015 dans lequel les flics tenaient la distance 5 secondes. Très arcade, le jeu se veut encore une fois grand spectacle avec des ralentis spectaculaires dans lesquels la caméra change de point de vue qui malheureusement font des fois perdre la trajectoire de la voiture.
NFS oblige, il y a de la customisation de voiture à gogo dans le jeu. On peut peindre, modifier sa voiture, poser et créer des vinyles, ajuster les performances de la voiture, la rabaisser ou la rehausser. Les possibilités sont nombreuses pour personnaliser sa voiture et ça c’est pas mal. A partir d’une épave, on peut monter, modifier, améliorer, petit à petit, une croute en une supercar resplendissante et hyper puissante. Le système de vinyles est très similaire à Forza avec des formes simples qui se superposent par couches. On peut toujours n’avoir que 5 voitures au garage en même temps. Heureusement, cette fois, il y a un entrepôt qui permet de stocker ses voitures et de les transférer au garage pour les utiliser.
Need for Speed reste Need for Speed. Comme d’habitude avec la franchise d’EA, les courses sont truquées du début à la fin. C’est incroyable comme l’IA nous colle lorsque l’on est en première position. À attendre, la moindre petite erreur pour nous ravir la 1ère place. L’effet accordéon, bien connu des NFS, est bien présent. Alors oui, souvent ça rend les courses plus dynamiques et intéressantes avec du challenge. Mais quand on sait que c’est que les dés sont pipés, c’est plus frustrant qu’autre chose. Les adversaires aiment aussi juste se mettre devant nous pour nous ralentir, même si ce n’est pas la trajectoire idéale. Ils aiment aussi nous taper dedans pour nous sortir de la piste. C’est un peu violent pour l’IA, mais ça rend les courses plus difficiles et il faut faire attention et être attentif. Il y a aussi les courses avec une IA qui fait la course en tête et on ne sait pour quelle raison, elle ralentit sur le dernier kilomètre pour se faire doubler juste avant la ligne d’arriver. Le contraire est aussi possible et d’autant plus rageant.
Graphiquement, on est sur du standard. C’est loin d’être vilain, mais c’est loin d’être extraordinaire. Le monde ouvert est assez riche, varié et coloré. Mais qu’est-ce que s’est mort. On se croirait sur une maquette tellement ça manque de vie. Après, il ne faut pas le comparer à des jeux de voitures en circuits fermés tels que Forza 7 ou GT Sport, ni à Forza Horizon 3 qui est clairement supérieur. Ça reste assez simple et conventionnel. Les voitures sont bien modélisées en générales et sont agréables à regarder. Enfin, il faut attendre parfois de longues secondes avant que le modèle 3D HD ainsi que les textures ne s’affichent. Les environnements sont plus abrupts. On voit à l’image les décors se modifier et devenir plus fins en s’en approchant. C’est une technique connue d’ajouter des polygones aux objets près et d’en enlever à ceux qui sont loin. Par contre, là, c’est fait de manière très visible et assez maladroitement et c’est un peu dommage. Je pense que NFS 2015 était plus beau que Payback. Par contre, Payback propose un monde ouvert beaucoup plus vaste et un cycle jour/nuit complet, ce que n’avait pas NFS 2015.
Le multijoueur est on ne peut plus simple et rachitique. Il consiste à participer à des speedlists contre 7 autres pilotes. On peut attendre les courses en mode exploration puis voter pour la course suivante. Les courses mêlent différents styles comme des courses de vitesse sur route ou tout-terrain ou des courses de drifts. Alors, mieux vaut faire le solo avant de se lancer dans le multi. La raison est simple. Les voitures utilisées pour le multi sont celles que l’on possède dans le solo. Donc, si on se lance dès le début dans le multi, on se retrouve avec une voiture à niveau 140-150 contre des voitures entre 250 et 300 minimum. Du coup, impossible de gagner une course ni même de suivre le peloton et de finir la course dans les temps. Mieux vaut donc bien monter une ou deux voitures correctement dans le solo, puis d’y aller. Si non, le multi est assez fun. Les pilotes jouent souvent la castagne, mais c’est le jeu. Il n’y pas trop de lag et les courses s’enchaînent rapidement. Ce n’est pas le meilleur multi jamais vu, il est simple et pas très original, mais au moins il fonctionne bien une fois le long chargement effectué.
Need For Speed Payback est un jeu de voiture arcade qui est assez plaisant à jouer les premières heures de jeu. Les sensations de conduite ne sont pas mauvaises avec des voitures un peu montées correctement. Il y a plusieurs styles de conduite avec de la vitesse pure sur route et du tout-terrain. Le monde ouvert est assez grand et varié. Le jeu n’est pas extraordinaire graphiquement, mais c’est loin d’être la catastrophe non plus. Il y a une bonne sélection de musiques, comme souvent dans les jeux NFS et dans les jeux EA en général. Malheureusement, le plan machiavélique se dévoile après quelques heures et là, c’est la douche froide. NFS Payback est plombé par une progression lente et fastidieuse due à un système d’upgrades avec des cartes aléatoires et donc des loot boxes et des microtransactions. Il n’est pas indispensable, sur le papier, de repasser à la caisse, car le contenu global du jeu est déblocable en grindant à la main. Il faut cependant être très patient, chanceux et avoir pas mal de temps devant soi. En plus, du coup, on n’est pas en contrôle de sa propre progression, mais au bon vouloir des cartes tirées. C’est vraiment moche d’en arriver à utiliser ce genre de business model partout et à toutes les sauces. Comme d’habitude rien ne force de passer à la caisse, mais le jeu met tout en place pour nous tendre la main vers le portefeuille. À vous de résister.
Les plus :
- Un vaste terrain de jeu varié
- Arcade et bourrin comme il faut
- La bande-son
- Enfin des poursuites de polices musclées
- Des efforts dans la mise en scène et l’immersion
- Le mode photos
- Un petit goût de Burnout Paradise
Les moins :
- Les Loot boxes et les microtransactions
- Une progression trop lente due au grinding
- Changer de voiture en partie
- Le système de carte pour upgrader ses voitures
- L’IA: tricheuse, non fair-play et agressive
- Le long chargement du début
Éditeur : Electronic Arts
Développeur : Ghost Games
Date de sortie : 10.11.2017
Plateforme : PS4, Xbox One & PC
Genre : course automobile en monde ouvert
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