Si vous avez suivi les quelques chroniques que j’ai données à la section BD de daily-passions vous connaissez à la fois mon « amour » pour maître Léo et pour le grand Jacques Tardi et ma détestation du travail de monsieur Moynot.
Les habitués de la série s’étonneront sans doute de cette couverture resplendissante de luminosité estivale : nous sommes à Cannes. Mais s’il est bien question du festival, ce n’est pas à une version de Cyrano et de la fameuse tirade des nez, mais à un attirail de nez pour ce pauvre Nestor : pas une seule fois je ne lui ai trouvé le même nez, voire la même coiffure. Vous vous souvenez sans doute de sa secrétaire… Oui ! Hélène dont on peut facilement imaginer que le prénom a été choisi en fonction d’un classique Grec qui la disait belle. Là elle a perdu tout charme et chance de séduire. Et elle n’est pas la seule des personnages féminins hélas à être enlaidie… On pourra aussi trouver aux autres personnages des masques ou des visages assez laids, comme dessinés trop vite, sans envie. Il ne me semble pas que Tardi et Barral qui dessinèrent dans la même collection aient aussi mal rendu même les méchants. Et si la couverture offre un ciel bleu éclatant, sur les soixante-douze pages intérieures, je n’en ai pas compté plus de dix montrant un coin de ciel.
Resterait donc l’histoire pour sauver l’album. Ou plutôt l’adaptation… Vous vous souvenez sans doute avoir lu des cases d’un certain Hergé où le texte écrasait le dessin … C’est peut-être une sorte d’hommage que lui rend Moynot, mais cela ne bénéficie pas à Malet, d’autant plus que dans au moins deux cases le français utilisé est douteux. Pourquoi aussi avoir choisi une histoire médiocre, lourde de Malet ? Au fil de la lecture même le personnage de Nestor a du mal à tirer sont épingle du jeu. Imaginez que dans cet album, il boit du pastis mais ne nous en montre jamais la couleur et on ne lui voit jamais sa célèbre pipe à tête de taureau… En fait, on peut aussi se poser la question de l’abandon de la série des » Nouveaux Mystère de Paris, il en reste, sauf erreur, encore sept à adapter…
Bonne lecture.
- Nestor Burma tome 11
- d’après un roman de Léo Malet ( L’homme au sang bleu ) adapté par Emmanuel Moynot
- Dessins d’Emmanuel Moynot.
- Éditions Casterman
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