Si j’ai bien compris, la traduction proposée ici et la première traduction en français d’un roman de Jane Austen (il s’agit par ailleurs du premier roman écrit par Jane Austen mais dont la première édition est posthume). Elle est due à Félix Fénéon dont, si ma mémoire est bonne, je vous ai déjà parlé en vous proposant de lire ses nouvelles en trois lignes (aux éditions Gallimard). J’ajouterai que ce roman eut un grand succès lors de sa parution en 1818. Je pense qu’il pourrait trouver aujourd’hui encore son public. Pour deux raisons au moins.
La première vient du fait que l’auteure nous raconte l’histoire en la commentant avec un détachement certain. Elle nous raconte comment Catherine Morland passe de l’adolescente à l’épouse. Catherine, fille de pasteur, n’est pas, pour l’époque, un bon parti ; si elle a du charme et de l’esprit, l’épouser n’apportera pas fortune. Elle est invitée à Bath, ville balnéaire où la saison débute et où le beau linge fait montre d’équipage, comme l’on dit. Catherine a, bien sûr, comme beaucoup de femmes de son âge, lu les romans à la mode et rêve d’un beau ténébreux… Jane Austen se moque de cette société et de ses principes. Isabella, amie de Catherine, lui donne à lire du Ann Radcliffe avec château sombre et poursuites en cave et couloirs embrumés, un roman gothique… Et Catherine est invitée à Northanger Abbey… qui bien sûr est loin de ressembler aux châteaux d’Otrante ou d’Udolfo.
Vous avez compris que la seconde raison est ce parcours qui va de la sensiblerie excessive et romanesque à la prise de conscience de la réalité…
Faites une petite expérience. Laissez traîner ce livre à portée de main d’une adolescente.
Conseil de lecture : prévoyez du temps avant de plonger, je ne suis pas sûr que ce soit un livre facile à abandonner.
Northanger Abbey
Auteure : Jane Austen
Editeur : Hugo et Cie
Collection : Hugo Poche
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