Avec une illustration de couverture éclairante. Attention ! L’édition originale de ce roman situé dans une Amérique dystopique est de 1996. Et pour une fois je ne dirai pas de mal du titre français qui n’est à mon sens pas vraiment éloigné du titre original : The Last Integrationist… Une Amérique dystopique parce qu’il y est question du fait que les deux vieux partis ont changé de nom et qu’un noir est ministre de la justice et en faveur de la peine de mort pour tous ceux qui l’ont donnée. Peine de mort par pendaison – c’est plus économique et moins polluant que les autres méthodes. Peine de mort exécutée devant les caméras de télévision avec présentateur vedette… (il est même question un temps des publicités d’avant et d’après le show). Mais peut-être que cette partie du roman sert de camouflage à plus important… Il me semble en effet que le vrai sujet est peut-être moins le fait d’être noir que le mariage, le couple blanc-noire, noir-blanche. Les enfants nés ou à naître de ces couples sont un enjeu politique. Et avec – à mon avis – une manière de raconter un peu à la James Baldwin, l’auteur parle d’intégration et de racisme sans oublier la violence qui en découle. Avec des portraits de femmes remarquables, pensez que l’adjectif vaut pour les deux substantifs, il dresse un tableau inquiétant de son Amérique où l’héritage de Martin Luther King peut être nié (voir p.171). Je terminerai par une citation mais avant je veux vous signaler un point d’humour : l’homme parle de l’ex de celle qu’il drague : « … comment il s’appelait, déjà ? Clark ? » et elle répond « – Kent. »
Pour la citation c’est une femme photographe et noire qui parle et qui vient de faire scandale avec ses photos : « Pourquoi mon identité devrait-elle se limiter à ma race ? ».
A lire avec une certaine lenteur pour bien prendre conscience de tous les protagonistes et de leurs interactions. Bonne lecture.
Nous avions un rêve
Auteur : Jake Lamar
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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