Chanteurs et musiciens des rues, les deux compères s’accompagnent à l’orgue de barbarie. L’instrument dont les enfants aiment bien tourner la manivelle pour être maîtres de la musique. Ce que vous écouterez a d’abord eu une version cassette audio, vendue « au chapeau » (c’est-à-dire à la convenance de l’acheteur) et remonte à 1988. Et se veut « une carte postale sonore du Paris des faubourgs »… Et cette carte postale je me permettrai de la trouver un peu bancale à cause de trois titres : Domino, Les couleurs du temps et On n’est pas là pour se faire engueuler dont le rapport à Paris est loin d’être évident. Un autre reproche : pourquoi avoir ajouté un harmonica et une contrebasse ? Qui à mon sens n’apportent pas grand-chose si ce n’est un son ‘moderne’ et incongru pour un instrument du XVIIIème… Tant qu’à jouer moderne pourquoi ne pas inclure Dans le bar Tabac de la rue des Martyrs des Garçons Bouchers où A Paris d’un certain Francis Lemarque… dont on comprend mal l’absence. Et, tant qu’à chanter Guy Béart, il y avait d’autres choix plus subtils : Il n’y a plus d’après ou le Bal chez Temporel. Je ne pense pas que fabriquer des ‘cartons’ à passer à la manivelle relève aujourd’hui d’un exercice difficile. J’ose même penser que les cartons de 2023 ont plus de souplesse, de finesse que ceux de 1988. Enfin je dois vous avouer que l’orchestration un peu lourde de la chanson-titre et son final vibrant gâchent un peu le plaisir. Je me permettrai toutefois de suggérer aux deux musiciens de réitérer l’opération avec un choix de titres plus élaboré et d’améliorer la prise de son.
Certain(e)s nostalgiques trouveront sans doute leur compte à cette audition. Essayez de glisser ces chansons en fond sonore d’une soirée languissante…
Bonne écoute.
Paris s’éveille
De : Jean Piero & Gérard Pierron
Editeur : Frémeaux & Associés
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