Sorti un peu de nulle part et presque en catimini, un nouvel et 3ème épisode de Project Cars débarque sur PC, PS4 et Xbox One. A la base prévu comme un projet ambitieux de créer le simulateur ultime de voitures, le troisième opus change littéralement d’objectif. Premier faux-pas de cette série qui promettait tellement ou renouveau incompris?
Project Cars 3 a beau être une suite de Project Cars 1 et 2, il n’a pratiquement plus que le nom pour être considéré comme de la série. En effet, PC3 a décidé de s’émanciper et partir dans une nouvelle direction beaucoup plus arcade, plus grand public à consommation rapide. Si les deux premiers épisodes se voulaient être plutôt calés simulation avec une prise en main déllicate, le 3 propose, lui, une expérience se voulant être plus « accessible », légère et fun avec beaucoup de courses assez courtes qui s’enchaînent rapidement. Parfait pour de petites sessions. Un petit fix de jeu de courses quand on a un 5-10 minutes à tuer. C’est une autre vision, ça peut être sympa, mais elle rend aussi l’expérience globale beaucoup moins originale et loin du projet de base de la série. Project Cars 3 est devenu un jeu de voitures axé sur le fun instantané sans prise de tête. Et son nom pourrait porter à confusion. Il aurait peut-être dû avoir un nom de spin-off pour la série au lieu d’un ‘3’.
Project Cars 3 est plus un épisode à part qu’une suite. Pourtant, il se repose beaucoup sur le contenu et les assets de Project Cars 2. Les 2 jeux sont très similaires, mais assez différents dans les sensations et la proposition. En effet, on a un peu à faire à un tout autre style de jeu de voitures avec la même base. Et un des problèmes de fond de ce jeu vient de là. Il ne faut pas s’attendre à retrouver les sensations des 2 premiers Project Cars. On est sur tout autre chose. La conduite est beaucoup plus facile et accessible. La carrière et les épreuves focussant plus sur le fun et la diversité. Toucher à tout sans prise de tête, ni que ça prenne des plombes pour y accéder.
Project Cars 3 a un mode carrière des plus simples et des plus classiques. Les épreuves sont assez courtes et les objectifs sont simples (pas forcément faciles) et claires. La campagne solo consiste à plus ou moins 10 série de compétitions divisées en 4 branches remplies d’objectifs divers et variés et d’épreuves pouvant aller de la simple course sur circuit, des parcours contre-la-montre, des championnats en plusieurs courses, des épreuves de vitesse, etc. C’est pas mal varié. Chaque épreuve a 3 objectifs à atteindre pour gagner des points étoiles qui donneront accès aux nouvelles compétions, etc., etc. C’est plutôt court. Il faut un peu grinder pour gagner des crédits et acheter des voitures pour participer aux différentes catégories. Après, on gagne de l’exp pour le pilote, pour la voiture, etc. Assez classique aussi. Ce qui est souvent frustrant, c’est l’invalidation des temps d’un tour pour une petite sortie du circuit ou une touchette malvenue. Ça oblige à jouer proprement et faire attention à rester dans les clous. Mais lorsque c’est l’IA qui provoque l’accident, ça énerve. La carrière est sympa, sans plus. C’est à l’image du jeu. Simple, rapide, sans grand intérêt, mais plutôt fun.
Sinon il y a le mode Rivaux qui permet d’affronter en ligne la communauté sur des défis hebdomadaires. Le multi-joueurs classique et les épreuves personnalisées ainsi que la salle d’expo pour acheter des voitures et le garage pour admirer et tuner les bolides possédés. Rien de compliqué ni de flamboyant. Toujours rester simple et accessible.
Pour un jeu de fin de génération sur console on est loin de ce à quoi on pourrait s’attendre. Project Cars 3 n’est pas un très joli jeu graphiquement. Du moins sur console. Sur PC, c’est sans doute beaucoup mieux. La modélisation (reprise du 2) est très bonne. Les voitures sont fidèles à la réalité avec beaucoup de détails. Par contre, si énormément a été repris du 2, le rendu final est moins bon. Les détails des décors ont été revu à la baisse. Et la colorimétrie aussi. C’est fade sur le 3. C’est surtout la technique qui fait défaut, plus que la direction artistique. Clipping, tearing et aliasing donnent un aspect général très décevant à Project Cars 3. En plus, les circuits sont souvent vides avec des décors délavés, simplistes et tout simplement pas beau. Quelques environnements s’en sorte mieux comme les circuits en ville à Cuba, en Toscane, en Claifornie et à quelques rares endroits. Mais globalement, il y a l’air d’avoir eu un souci au niveau du moteur graphique pour être moins bien que le jeu précédent.
La météo dynamique est sympa et paramétrable. On peut commencer une course le matin pour la finir le soir en accélérant le temps. Choisir la saison, les conditions météorologiques de départ et d’arrivée, etc. On peut même choisir l’état de la route (sec, mouillé, flaques d’eau) indépendamment. C’était déjà dans le 2, mais c’est bien qu’ils l’aient gardé.
Une des forces de la série est de proposer beaucoup de circuits dans pas mal d’environnements différents. Il y a plus de 25 lieux à pratiquer comprenant souvent plusieurs tracés. Circuits rapides, sur route en ville ou parcours sinueux dans les montagnes californiennes, sans oublier le désert de Mojave. Project Cars 3 a des circuits réels comme le Nurburgring, les rues de Monaco, Long Beach, Silverstone, Hockenheimring, Fuji Speedway, Barcelone et des autodromes à Dubaï, Algarve, Mugello, en Italie à Imola et Monza, les circuits ovales du NASCAR à Daytona et au Texas et bien d’autres. Il y a aussi des circuits fictifs s’inspirant d’endroits existants. On peut sillonner les magnifiques petites routes de la Toscane ou les routes montagneuses de Californie ou encore la côte d’Azur, Monument Canyon, Mojave, Shanghai, La Havane et quelques autres. Par contre, on perd Le Mans et d’autres circuits par rapport au 2.
Niveau bolides à piloter, il y a environ 200 voitures disponibles. La plupart issues de Project Cars 2 avec quelques mise-à-jours, nouveautés et changements. Toutes modélisées avec soin, on peut les admirer dans son propre garage. On peut les pimper un peu avec des gentes chromées et des autocollants, mais pas de lecteur DVD. Il y a des lignes, des flammes, des camouflages, mais c’est plus ajouter des stickers publicitaires qu’autre chose. Après on peut aussi tuner les performances de ses caisses en installant des pièces sport et les faire évoluer au travers des différentes classes. Toujours dans l’esprit de garder ça simple et compréhensible: un menu avec trois options par pièce.
Pour ce qui est de la diversité des voitures c’est aussi plutôt classique. Il y a de quoi faire. Il y a un peu de tout. Audi, BMW, Mercedes, Porsche, Aston Martin, Ferrari, Lotus, Ford, Jaguar, Lamborghini, Nissan, Toyota, Honda et Renault ainsi que d’autres constructeurs. On trouve aussi quelques exotiques, des formules et des IndyCars, muscle cars, GT, etc. On regrettera les absents remarqués comme VW, Peugeot, Alfa Romeo, Fiat et d’autres. Il n’y a pas de karts comme dans le 2 non plus. Les véhicules moins ordinaires sont des vieilles voitures de courses historiques, des pick-ups, et la Formule X déjà mentionnées. Rien d’extraordinaire, mais assez pour s’amuser.
Pour ce qui est du gameplay, Project Cars 3 est devenu full arcade, mais avec une lourdeur de conduite faisant illusion de simulation. On ressent tout le poids des véhicules dans les virages et surtout la lenteur à repartir en sortie de virage si on si prend mal. Manette en main les sensations ne sont pas mauvaises et la courbe d’apprentissage au pilotage est bien réduite par rapport au 2. Encore une fois, simplicité et efficacité.
Ensuite, déjà, pour profiter un peu plus du gameplay, il faut retirer le maximum d’aides à la conduite et plus particulièrement les freins. Sinon les virages sont compliqués à prendre, car le jeu freinera trop et n’importe quand. Rester léger sur la gâchette des gaz avec les voitures puissantes. Après, la sensation de vitesse dans le jeu n’est pas folle avec les voitures de base. On a souvent l’impression de trainer et de coller au bitume. Avec les voitures rapides, c’est très différent et ça va presque trop vite parfois et on a l’impression de peser 2 grammes. Un juste milieu aurait été parfait. Et finalement, l’IA n’est pas bien fine. C’est les autos-tamponneuses dans le peloton. après c’est un peu normal lorsqu’on est jusqu’à 32 sur la piste. Les développeurs ont un peu évité l’effet tous en ligne, mais surtout l’IA essaye de retourner sur sa ligne quitte à pousser et foncer dans le tas sans se gêner. Pas toujours simple à battre ou trop dur non plus, le challenge est bien équilibré avec les bons réglages.
La bande-son de ce PC3 est énigmatique. Il y a 1 »vraie » musique vraiment excellente (je crois que je n’en ai pas entendu d’autre), un peu bar-lounge, mais sinon c’est de la musique électro cheap et sans saveur. Encore une fois, à quoi ont-ils pensé? On passe d’une petite musique qui met bien dans l’ambiance et qui donne envie pour ensuite manger des morceaux génériques à souhait.
Le sound design me paraît très bon. J’ai bien aimé entendre l’excellents sons des moteurs, des pots, des boites à vitesses avec beaucoup de petits effets bien pensé. Peut-être pas les freins. Par contre, j’avais l’impression que tous ces sons étaient étouffés et de mauvaises qualités, bizarre.
Project Cars 3 est un jeu sympa, un peu générique, sur lequel on peut s’amuser. Mais il sera une déception, ou en tout cas une surprise, pour ceux qui s’attendait à une vraie suite de Project Cars 2. C’est assez triste, car les premiers Project Cars essayaient de proposer quelque-chose de différent, de réaliste et cohérent. Là, on est plus sur un simple jeu de bagnoles arcade sans grandes ambitions. Un Project Cars arcade au rabais. Le jeu n’est pas mauvais de chez mauvais, mais ce n’est pas un bon jeu Project Cars comme on l’entend. Pour un Project Cars qui se veut à la base simulation, on est loin du compte. Mais pour un jeu de voitures lambda, c’est sympa, sans plus. Il y a de quoi faire, mais bon. Il y a un peu de tout pour s’amuser. Même si on a déjà vu ça plusieurs fois ailleurs. Il ne propose rien de neuf sur la table. Et, en plus, la présentation globale de ce Project Cars 3 ne vient vraiment pas plaider en sa faveur. Techniquement, c’est assez faible. C’est moins beau que le 2 qui a trois ans. Entre l’aliasing bien trop prononcé, le clipping, le tearing, les environnements low-poly souvent vides et ternes, il ne fait pas honneur à cette fin de génération. Quelques décors sont sympathiques et relève le niveau (artistiquement) comme la Toscane, La Havane ou dans les montagnes. Le reste n’est que recyclage de moins bonne qualité. C’est un peu du gâchis et on ne retiendra pas grand-chose de ce 3ème opus que l’on va oublier rapidement. Avec une formule aussi différente pour la série, il n’aurait peut-être pas dû s’appeler Project Cars 3 et plutôt le présenter comme un simple spin-off orienté arcade, fun et accessible.
Les plus :
- Un Project Cars beaucoup plus accessible et simple à piloter
- Des sensations manette en main correctes
- Beaucoup de circuits (90+) dans différents lieux (25+)
- Quelques circuits jolis comme en Toscane et à La Havane
- Le sound design
- La modélisation des véhicules
- Pas mal d’objectifs en course
- Jusqu’à 32 voitures sur la grille de départ
Les moins :
- Ce n’est pas une suite à Project Cars 2
- Graphiquement très décevant
- Techniquement faible
- Sans originalité
- L’aliasing beaucoup trop présent
- Tout est un peu trop simple et superficiel
- L’impression de vitesse avec les premières voitures
- La lourdeur des véhicules
- L’effet auto-tamponeuse en peloton
- L’IA tank
- Un jeu arcade trop générique au final
Editeur : Bandai Namco
Développeur : Slightly Mad Studio
Plateformes : PS4, Xbox One & PC
Date de sortie : 28.08.2020
Genre : Courses de voiture
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