Et à mon humble avis une précision de taille : ce recueil de nouvelles n’a pas son équivalent dans l’anglo-saxon de l’auteur, il est composé par les Quarante-deux. Et je vous avoue qu’il me semble à la fois constituer une bonne carte de visite pour l’auteur et confirmer, si besoin était, la qualité des choix du duo… Pour ma part, j’aime et je n’aime pas découvrir un auteur nouveau parce que je crains que mes nombreuses lectures antérieures orientent, imposent un filtre à cette nouvelle lecture.
Là, dès le deuxième texte, l’enthousiasme fit voler en éclat ce et ceux que j’avais en tête – je reviendrai plus loin sur le premier. Ce texte s’intitule Mutabilité et s’il n’était bien écrit ressemblerait à un scénario de bande dessinée dans laquelle tous les éléments des images constitueraient des parties de l’histoire où il est question de temps. Il est aussi question de temps dans le premier texte mais selon un autre point de vue : la perception des sensations éprouvées par ceux qui étaient dans un temps donné. On retrouve cette idée dans deux autres textes. Entre ces deux textes et les deux premiers et toujours avec une référence au temps, une nouvelle avec robot et ado où il est question de guerre et de vétéran…et d’identité. Puis vient Les yeux de la forêt où une histoire de sauvetage raconte un univers fabuleusement riche. Pour moi suit un ‘cycle’ de six nouvelles dont je ne suis pas parvenu à choisir laquelle je préférais des deux centrales : Le réparateur de moineau ou La mort de la caserne de pompier n°10. Les deux dernières de ce cycle sont des variations sur le thème des rapports entre robot et humain. Laissez reposer le recueil avant d’aborder le dernier récit. Il mérite d’être lu à part mais a besoin du soutien de ceux qui le précèdent. Il porte un très beau titre, selon mon goût, qui renvoie à la nature : Les hirondelles des tempêtes. Il s’adresse directement à nous sans nous infantiliser, sans nous snober tout en racontant une histoire d’avertissement indirect à l’attention de notre comportement – je veux dire que ce n’est pas un tract – et mériterait d’être analysé ‘scolairement’. Faites une lecture lente de ce recueil et suivez l’auteur qui n’a pour l’instant qu’un seul roman et des nouvelles à son actif, il participe du groupe informel de ceux qui misent sur l’intelligence…
Bonne lecture.
PS : Pour ce qui est du titre, je pense qu’il renvoie à ce que furent les protectorats que les vainqueurs des deux guerres mondiales imposèrent à certaines régions : des territoires sous administration extérieures…
Protectorats
Auteur : Ray Nayler
Editeur : Le Bélial’
Collection : Quarante-Deux
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