Je ne saurai trop vous recommander de glisser ce livre dans la pile de ceux que vous emporterez pour les vacances. Attention ! ce n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un livre de vacances, un de ceux qui servent juste à passer le temps de la sieste ou à meubler le temps au soleil. Non, c’est un livre pour ne pas « bronzer idiot » et qui donne à penser sans vous prendre la tête. J’ajouterai qu’il me semble laisser une impression de fraîcheur douce-amère…
De plus, on notera l’adéquation entre les illustrations et le texte. Regardez-les bien ! Elles ont un côté esquisses-achevées qui laisse l’imagination indépendante et libre.
Imaginez une de ces jeunes filles nées en 1951 et qui est élevée en Province. Ado bagarreuse ou sans peur, dont le corps joue au garçon manqué et qui attire les garçons mais n’éveille rien chez elle au point qu’elle raye certaines expressions de son langage, alors que d’autres s’émeuvent de lire certaines définitions du petit Larousse… On dira qu’elle est plus Club des Cinq que Claudine et que son rapport à l’Histoire (page 99) ressemble hélas à celui de beaucoup d’autres. En quatre nouvelles, l’auteure nous parle de celle qui avoue régulièrement préférer les filles que de devoir subir les assauts des garçons. Sa première expérience en est doublement désastreuse. Dénuée de plaisir mais pas de conséquences. Attention ! ne vous méprenez pas, ce livre ne s’adresse absolument pas aux seules jeunes filles qui pourraient éprouver le même rapport à leur « féminité ». Il serait bon que les hommes le lisent pour comprendre certaines choses. Et j’avoue une certaine impuissance à bien dire ce que j’ai ressenti à sa lecture. Parce que le style est d’une rare finesse. Parfois ce qui est dit s’arrête avant d’être vraiment dit et vous êtes alors face à votre impression proche, trop, de celle de l’auteure. Et, malgré le travail que nécessite cette finesse, on ressent une extrême sincérité.
A lire absolument et à petites doses.
Quatre saisons en enfance
Auteure : Catherine de la Clergerie
Editeur : Maurice Nadeau
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