Seule en scène ou balade kaléidoscopique ? On pourrait se poser la question tant on aime évoluer dans cette galerie de personnages que Marzia Celii, également auteure-compositrice-interprète dans le duo Marzella aux côtés d’Ella Malherbe, nous présente dans ce spectacle riche en surprises. Prochaine date : le 19 novembre aux caves de Versoix à 21h dans le cadre du festival les Créatives. Restez connectés !

Les lumières ne sont pas encore éteintes que Marzia paraît. Déjà mutine, munie de produits cosmétiques, elle s’en remet au public et à l’éclairage de la salle pour se faire une beauté. Eh oui, la lumière des loges a tendance à enjoliver la réalité, parait-il. Sans hâte, elle s’apprête sous nos yeux, décontractée, visiblement épanouie d’avoir les pieds sur scène quand d’autres essaient de garder les pieds sur terre.

Pourtant, la terre, on est bien obligé de la quitter et assez vite même quand aux premiers effets de lumières, les personnages racontant la vie trépidante de Marzia se succèdent dans une fluidité impeccable. Au fil des postures, des accents, des mimiques, le visage de la comédienne devient multiple. Elle se transforme, se réinvente pour incarner les autres.

Plus vrais que nature, attachants, drôles, souvent surprenants, parfois farfelus, les personnages délivrent leur propre perception de Marzia, personnage central, silhouette absente dont on sent la présence omnisciente. Le visage de cette dernière, d’ailleurs, se tisse, se reconstitue au gré des propos de chacun. Ils le façonnent selon le prisme qu’ils choisissent.

La mise en scène dépouillée, délicate de Mélanie Foulon permet de mettre en exergue le jeu naturel de la comédienne qui passe d’un personnage à l’autre d’un simple geste, d’une simple expression. Ici pas de fioritures ou de lourdeurs, rien n’est laissé au hasard, rien n’est trop appuyé : la simplicité prédomine et avec elle le souci flagrant d’être au plus près des personnages.

Et l’effet est saisissant de vérité. Nous entrons ainsi dans l’univers de chacun, qu’il s’agisse de la mamma italienne ou du chauffeur albanais en passant par le psychologue ou la prof de chant survoltée. Pirandello ne se trompait en écrivant « chacun sa vérité ». Les personnages sont ici porteurs de leur propre vérité et font office de chef d’orchestre dans ce seule en scène, drôle, parfois poétique mais résolument juste. Une belle réussite qui ne manquera pas de séduire encore les foules.

Plus d’informations sur le seule en scène : Marzia Celii

Jeu : Marzia Celii
Mise en scène : Mélanie Foulon
Écriture : Marzia Celii et Mélanie Foulon
Aide à la dramaturgie : Alexis Rime
Création queue-de-pie : Tullia Celii @Celii Couture / Finitions : Giovannina & Stefania
Musique : Marzia Celii
Crédits photos : Antonio Campanile

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