Ce weekend, en Bretagne, s’est tenu le festival de Bande Dessinée le plus convivial qui soit. Quai des Bulles est le second festival français en terme de taille et de fréquentation. C’est Frederik Peeters qui a réalisé l’affiche de ce 34ème Quai des Bulles.
Avancé pour cause de Route du Rhum, Quai des Bulles a vu sa fréquentation baisser principalement parce que placé en dehors des congés scolaires. Et pourtant 31 000 personnes se sont déplacées sur les 3 jours pour flâner dans les couloirs des expositions et des exposants. Il y avait largement de quoi découvrir et redécouvrir de nombreuses Bande Dessinées, des auteurs rarement aussi disponibles, de la para-BD, des tirages de luxe, des BDs neuves ou d’occasions, des fanzines, etc… Et le tout au même endroit, sans stress et sans marche forcée.
Les expositions et les rencontres étant, pour la plupart, également regroupées dans un magnifique Palais des Congrès de l’autre côté de la rue, c’est tout le festival qui est situé avantageusement dans un mouchoir de poche, malgré sa taille. De nombreuses conférences étaient au programme, notamment une table ronde sur les éditions Lug, remplie de surprises et d’émotions pour Ciro Tota et Jean-Yves Mitton présents pour répondre aux nombreuses questions des fans venus en masse. Également un débat public, mais victime de son succès, sur les problèmes inhérents à la rémunération des auteurs et principalement de l’augmentation de leurs cotisations retraites obligatoires organisé par le SNACBD. Programmé en parallèle d’un débrayage annoncé, nombreux furent ceux (professionnels ou public) qui n’y trouvèrent pas de place. Heureusement la vidéo est disponible pour ceux qui veulent en savoir plus sur les menaces qui pèsent sur cette profession de niche capable de nous procurer tant de bonheur et d’émotions (voir en fin d’article, c’est très instructif). La mobilisation fut forte et impressionnante.
Au niveau des expositions, celle sur l’oeuvre de Bézian était puissante, son style graphique étant encore plus percutant sur ses originaux. L’exposition Mézières était foisonnante et magnifique tant en qualité qu’en quantité, impossible même pour le néophyte de ne pas être admiratif devant ses originaux, illustrations ou planches, couleurs directes ou noir et blanc, superbement mise en valeur par une scénographie travaillée. L’exposition La Pastèque permettait notamment de voir des originaux de Rabagliati, mais laissait un peu sur sa faim, l’hommage à Le Floc’h était touchant. Par contre l’exposition Lanfeust et sur la Grande Guerre étaient réellement décevantes et oubliables … Heureusement celle sur Mikros et Photonik (notamment, mais surtout sur l’ensemble des travaux de Mitton et Tota) était la pour nous rappeler notre jeunesse et ces découvertes que furent les comics dans Strange, Titans, Mustang et tant d’autres publications des éditions Lug. On se prenait facilement pour Marty McFly dans un Retour vers le Futur privé.
Quant au Palmarès, le voici:
– Grand Prix de l’Affiche : c’est Guillaume Bouzard qui a été couronné cette année et qui signera donc l’affiche 2015 !
– Prix Coup de coeur : il est attribué à Damien Cuvillier qui réalisera la carte postale 2015, qui sera également la carte de vœux.
– Prix Ouest-France / Quai des Bulles : ce prix récompense un album et a été decerné à Jean Dytar pour »La vision de Bacchus ».
– Prix jeunes Talents : récompensant un auteur non publié, il a été attribué à Dounia Caquet.
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