RIC HOCHET – Dans l’Ordre ou le Désordre

Cette nouvelle histoire des Enquêtes de Ric Hochet est intrigante. Tout débute à Paris dans les années septante. Lors d’un rendez-vous hippique à Saint-Cloud, un événement imprévu a perturbé la quatrième course. Donnés comme favoris par les turfistes et de nombreux spécialistes, les trois meilleurs chevaux n’ont pas passé la ligne d’arrivée.

Un mystérieux sniper les a abattus durant la course semant la stupeur et la panique dans l’hippodrome. Chargé d’enquêter sur cette sombre affaire, le commissaire Bourdon a dû consulter le chef de la balistique et interroger les témoins pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là. Ni les propriétaires du haras ni les dirigeants de l’hippodrome n’ont reçu des menaces et aucun chantage n’a été constaté lors des interrogatoires. C’est lors d’un repas familial, que le vieux commissaire a présenté les faits à sa nièce Nadine, journaliste et à Ric Hochet, son fiancé, tous deux employés au quotidien La Rafale . Alors que les meurtres se succèdent cette fois-ci à Longchamps, le couple de héros a la ferme intention de trouver au plus vite le coupable, pour que le Pari Mutuel Urbain (PMU) ne cesse pas ses activités lucratives…

C’est dans une atmosphère vintage que l’on retrouve avec bonheur le jeune Ric Hochet dans le tome six de ses nouvelles enquêtes que Zidrou, au scénario et Van Liemt, au dessin ont malicieusement repris depuis 2015. Crimes, suspense, action, rebondissements en cascade et humour sont au rendez-vous, ainsi que les facétieux clins d’œil à décrypter de cases en cases. Cette bande dessinée de 48 pages est sortie sous presse, le 23 septembre 2022. Joliment illustrée et captivante à souhait, cette création qui fait honneur aux créateurs du célèbre héros de la BD (Tibet et Duchâteau, disparus en 2010 et 2020) redonne un peu de baume au cœur aux amoureux du neuvième art. Le scénario est original et les dessins sont de bonne qualité.

Zidrou a longtemps été instituteur avant de devenir scénariste de bande dessinée. La création de l’élève Ducobu, son héros le plus populaire, lui a permis de rendre des comptes avec l’administration éducative. On retrouve la sensibilité et l’humour de l’auteur dans la bande dessinée Boule à Zéro. Prolifique, le belge est également le créateur de BD plus réalistes telles que : Le Montreur d’histoires, Tourne-Disque, Lydie, Les beaux étés, Les 3 fruits, Les promeneurs sous la lune et Folies Bergères. En plus de la sortie de nombreux albums jeunesse et de scénarios pour le cinéma, on lui doit également la reprise du classique et indémodable Ric Hochet, dont nous faisons ici la critique ainsi que Chlorophylle et Clifton. Simon Van Liemt est originaire d’Aix-en-Provence, né en 1974, l’illustrateur franco hollandais a appris son métier lors d’un séjour à Liège, où il a fréquenté l’institut Saint-Luc. En Belgique, il a découvert les bases narratives qui l’ont fait rencontrer Dominique Latil, avec qui il a écrit des histoires courtes publiées dans le Lanfeust Mag. Il s’est par la suite lancé dans des plus grands formats avec les trois tomes d’incantations. En réalisant Poker, le dessinateur a changé totalement de registre. Pour y arriver, il a travaillé des cadrages ultra lisibles, auxquels des masses de noir ont donné plus de profondeur à ses réalisations. Les nouvelles aventures de Ric Hochet, lui donnent à présent, l’occasion d’améliorer encore un peu plus son style. Cette œuvre originale est à découvrir au plus vite, que l’on soit fan du célèbre journaliste ou juste néophyte.