Avec un sous-titre : « Propos sur la littérature » et un bandeau avec le portrait de l’auteur et ses nom et prénom. Une belle tête de vieux sage, d’homme et d’auteur rare. C’est lui qui a choisi, parmi toutes les entrevues au cours desquelles il a parlé littérature et de ses écrits, la trentaine qui est là. Pour mesurer la rareté de cet auteur on pourra constater en consultant sa bibliographie que ce livre est une réédition… comme s’il était en retard pour livrer sa production et pour faire patienter les lecteurs…
Pierre Michon est questionné par des interlocuteurs divers qui reviennent régulièrement sur son œuvre et sur le livre qui a fait de lui un écrivain important : Vies minuscules. Il s’explique, se justifie comme il le fait pour d’autres de ses livres… on le sent parfois agacé par le manque d’originalité des questions et surtout par le fait que cela l’oblige à se répéter un peu. On soupçonnera que ce critère a présidé au choix des entretiens. D’abord ceux où il dit des choses originales.
Avant de vous laisser réfléchir sur quelques citations. Voici une question et la réponse qu’il y donne:
– Pourquoi écrivez-vous aussi peu ?
– J’aime qu’un texte me paraisse donné au moment où il advient. Je veux que le moment de l’écriture soit une pure jouissance, comme un eureka.
Les citations qui suivent sont choisies en souvenir d’une célèbre émission de radio qui s’intitulait « Radioscopie » animée par Jacques Chancel et dont ceux qui s’en moquaient reprenaient l’expression : « Et dieu dans tout ça ? »…
« La littérature est une forme déchue de la prière, la prière d’un monde sans Dieu. »
« Dieu existe car il est le dédicataire de l’art. »
« Rien ne rend mieux compte de la ferveur littéraire que la formule rebattue de Coleridge : la poésie est « une interruption volontaire du refus de croire. »
La visée du meilleur ne peut passer que par une sorte de férocité.
Bonne lecture, comme d’habitude au compte-gouttes.
Le roi vient quand il veut
Auteur : Pierre Michon
Editeur : Albin Michel
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