Saints Row, c’est le GTA-Like qui se permet tout et n’importe quoi. Complétement décomplexé, toujours dans la démesure, drôle, trash et sans finesse. Saints Row est un défouloir hilarant qui fait tout sauf se prendre au sérieux. En attendant Saints Row 5 et après le portage l’an dernier de Saints Row The Third, c’est au tour de Saints Row IV Re-Elected d’arriver sur Nintendo Switch. 


Ce jeu est complètement fou. C’est du n’importe quoi du début à la fin. Un grand bac à sable pour faire régner le chaos et s’amuser. On sent que les devs se sont lâchés. On connait la série pour aller loin, même très loin, sans prendre de gants et Saints Row 4 ne déroge pas à la règle. Si le premier Saints Row, sorti sur Xbox 360, était un genre de pâle copie de GTA, avec les épisodes suivants, la série a trouvé sa voie et s’est émancipé. L’épisode 3 (The Third) est considéré comme le jeu de la maturité pour la série. D’ailleurs, il est également disponible sur Nintendo Switch. C’est un excellent jeu. Saints Row IV reprend les bases du 3. On sent d’ailleurs un peu le recyclage des assets. Mais, il évolue pour tout se permettre avec, cette fois, une composante super-héros. Délires en perspective.

Saints Row IV Re-Elected (SR4) commence avec une scène de fou. Notre héros désamorce un missile nucléaire, agrippé à l’ogive en vol sur la music d’Aerosmith « I don’t want to miss a thing » (Armageddon). C’est génial. La mission n’est pas si impressionnante, mais avec la musique, ça donne une toute autre dimension. Et c’est là que Saints Row est fantastique. Il y a souvent un truc complément débile ou une référence cinématographique ou vidéoludique qui donne le sourire. On se marre tout le temps dans ce jeu tellement c’est drôle. On a toujours envie de savoir quelle sera la prochaine connerie. Et ça n’arrête jamais. C’est ça qui est beau.

 SR4 vous met dans la peau du chef de gang, les Saints, qui est devenu Président des États-Unis. Tout roule pour les saints jusqu’à l’arrivée des extra-terrestres dirigé par Zin. Avec ses troupes, il tue, kidnappe et détruit. Ensuite il vous envoie dans une simulation pour vous tourmenter. C’est là que vous attrapez vos super-pouvoirs. Force herculéenne, saut gigantesque, sprint hypersonique, pouvoir de glace, de feu, télékinésie, contrôle mental et bien d’autres.

L’idée d’être un super-héros est génial. On se marre bien, on est hyper-puissant et super mobile. Et c’est là que Saints Row 4 se démarque des autres Saints Row. On gagne les pouvoir au fur et à mesure, mais après quelques heures de jeu il devient complétement inutile de piquer des voitures. On va plus vite à pied ou en planant au-dessus de la ville. C’est beaucoup plus pratique. C’est un peu dommage, mais au moins ça change la formule. On devient aussi hyper-puissant et rapidement le jeu ne propose plus vraiment de vrais challenges. La difficulté vient parfois plus de l’action qui devient brouillon (caméra, visuel, feedback) ou de la jouabilité (visée, mapping). Sinon l’IA n’est pas bien maligne ni très réactive.

Saint Row 4 propose beaucoup d’activités pour semer le chaos à Steelport. Destruction en tank ou en ovni, fraude à l’assurance, mettre un chaos maximum, courses, jeux télévisés, club de baston, épreuve de plateformes, pirater et libérer des zones et des tours, etc. C’est blindé de chose à faire.

Il est aussi nécessaire de récupérer des clusters, genre d’orbe d’énergie, un peu comme dans un Crackdown, pour évoluer. D’ailleurs, la mobilité fait souvent penser à celle de Crackdown qui elle-même fait penser à Neo de Matrix et ce n’est pas le seul élément qui fait référence aux films Matrix dans Saints Row 4.

Les upgrades et la customisation prennent une place importante dans le jeu. Avec les clusters, on upgrade les pouvoirs : plus loin, plus fort, plus efficace, etc. Avec l’argent, on se paye des upgrades genre : plus de vie, plus de munitions, plus de puissance de gang pour être aider, améliorer et acheter les armes, etc. Ensuite, on peut personnaliser son personnage, homme ou femme, son attitude, et ses accoutrements et le choix est large et varié. Pareil pour les véhicules qui sont customisable, mais bon comme les véhicules ne sont pas hyper utilisé au final. Il est aussi important de faire les missions secondaires qui se résument souvent à faire plusieurs activités afin de gagner des upgrades ou des armes souvent très utiles.

Parlons un peu technique et performances. C’est un peu là que le bât blesse avec Saints Row sur Switch. Il ne faut pas s’attendre à des miracles, mais on pourrait penser que les devs auraient pu faire mieux avec un peu plus d’efforts. On est, certes, sur un jeu de 2013 sortit sur PS3 et Xbox 360 et porté sur Nintendo Switch. Donc, déjà là, la résolution est basse. L’aliasing est bien présent. On le sent bien le crénelage.  Le jeu est plutôt sombre. D’ailleurs une des premières choses à faire pour voir quelque chose, c’est de mettre la luminosité pratiquement fond. Dans la simulation, il n’y a pas de cycle jour/nuit. On est toujours en soirée dans des teintes sombre et orange. Ça cache un peu la misère. Saints Row 4 à un mode résolution variable qui permet de garder, essayer du moins, un framerate au-dessus des 30 images par seconde. Il reste avec quelques chutes, mais beaucoup moins nombreuse qu’en résolution plus élevée. C’est un choix. Un jeu plutôt fluide, avec des drops de framerate mais moins beau ou un jeu plus beau, mais qui tourne beaucoup moins bien. Ensuite, il y a du clipping à gogo. Les objets popent au dernier moment. Et ça rame de temps à autre par-dessus le marché. L’input lag ne me parait que constent. Parfois le jeu réagit bien et parfois une certaine latence vient entacher le tableau. Pareil pour le son. J’ai l’impression que certains bruitages ne fonctionnent pas lorsque plusieurs sons se superposent. Il y a comme un problème avec le mixage. Oui, le bilan technique n’est pas très glorieux. Cela étant dit, après plusieurs heures de jeu, on y fait moins attention et on profite du délire qu’est ce Saints Row 4. Et c’est là, le plus important. On passe vraiment un bon moment. On se marre bien, même si tout est daté.

Saints Row IV Re-Elected sur Switch est un bon jeu. Son côté super-héros apporte du neuf et du fun à la série et lui permet de se démarquer de l’excellent Saints Row The Third, disponible également sur Switch. On a une liberté totale pour causer un chaos total dans la grande ville simulée de Steelport. Les super-pouvoirs sont vraiment cool et varié tout en laissant de la place pour les gunfights plus classiques. Les véhicules, par contre, perdent leur intérêt après seulement quelques heures de jeu. Le fait de jouer au jeu dans les transports est intéressant, mais le jeu étant souvent très sombre ne permet pas toujours de jouer de manière confortable. En plus, il tourne moins bien que sur TV. L’action devient difficile à lire et ça devient brouillon. Mieux vaut opter pour le mode TV et là c’est l’aliasing et la basse résolution qui piquent les yeux. SR4 Re-Elected n’est pas une prouesse technique. L’excuse d’être sur une console un peu moins puissante ne prend qu’à moitié. Avec un peu plus de moyens et de temps, le jeu aurait pu être mieux fini. On regrette aussi que cette version n’a pas la partie Gat out of hell. Mise à part la carence technique et l’oubli de Gat out of hell, Saints Row IV est un pur délire pour adultes consentants. Tout y passe et sans prendre de gants. Le langage est cru et les sujets sont souvent trash et pour un public averti. C’est fun, bourré de référence et ça part dans tous les sens. C’est un gros bordel qui ne se prend jamais au sérieux et ça fait du bien. Ça va direct à l’essentiel. C’est totalement assumé et il ne faut rien changer.

Les plus :

  • Un pur délire pour adulte
  • C’est vraiment drôle avec plein de bonnes idées
  • Les super-pouvoirs (mobilité, sentiment de puissance)
  • La bande originale avec de vrais bon classiques
  • Une progression rapide et continue
  • Beaucoup d’activités
  • Toutes les références pop culture
  • Résolution variable (pour plus de fluidité)

Les moins :

  • Techniquement pas terrible (aliasing, drops, input lag, clipping, etc.)
  • Mauvais mixage audio
  • Souvent très (trop) sombre
  • L’action parfois brouillon
  • Difficile à jouer en mode portable (lisibilité, performances, ergonomie)
  • Manque l’add-on Gat out of Hell


Éditeur: Deep Silver
Développeur: Volition
Sortie: 27 Mars 2020
Disponible sur Nintendo Switch

Genre: GTA-Like

Saints Row IV Re-Elected
3.5Note Finale

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