C’est un vrai poche qui se range dans une poche… Et l’illustration en couverture donne une idée du contenu et de l’époque de la première édition de ce recueil : 1961. Vous êtes étonné par ce début presque dithyrambique ? Attendez la suite.
Si vous me suivez, vous savez que j’adore rapprocher ce que je lis de ce que j’ai lu ou vu. Là le rapprochement s’est produit d’un coup. Flaubert : « Un cœur simple » (vous apprécierez aussi le film de Marion Laine avec Sandrine Bonnaire) et Margaret Atwood : « La servante écarlate » bien sûr. La bonne d’Alice Rivaz renvoie directement à Flaubert, même par l’écriture. Je dirais que Madame Rivaz écrit pour provoquer une réaction, elle nous donne à lire une histoire simple et soudain, par le biais d’une phrase ou même d’un mot, elle nous met en porte-à-faux, puis elle reprend le cours de son histoire… C’est le texte intitulé : « Une Marthe » qui m’a fait me souvenir de Margaret Atwood. Rappelez les Martha. Le nom grec martha vient de l’araméen marta qui signifie maîtresse de maison. Bien sûr, madame Rivaz fait référence à Martha et Marie de Béthanie. Mais vous constaterez que le texte va bien au-delà de la référence biblique. J’ai noté deux autres textes – pour moi singuliers – : « Apprendre l’anglais » dont la chute, à mon avis, surprendra plus les hommes que les femmes et « La montre » où je crois c’est l’inverse qui peut se produire, surtout aujourd’hui.
Françoise Fornerod signe une postface à lire en postface pour confronter son analyse avec votre sentiment. Et même si cela allonge cette chronique je vous offre une citation :
« Un malentendu entre eux et nous, et peut-être même entre Dieu et nous, car avons-nous ainsi le droit de mélanger comme nous le faisons si souvent, ce qui est de l’amour et ce qui est du domaine de l’aménagement matériel de notre petite existence ? ».
Ne prêtez pas ce livre (il ne reviendra pas) offrez-le !
Bonne lecture.
Sans alcool
Auteure : Alice Rivaz
Editeur : Zoé
Collection : Zoé Poche
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