En sous-titre « Le bûcher des vanités » et une illustration de couverture qui même réduite montre l’exécution de Savonarole pendu et brûlé à Florence le 23 mai 1498.
Pourquoi réserver un tel sort, après l’avoir excommunié, à un frère dominicain ? L’auteur nous propose ici, je crois, sans nous le dire et de manière théâtrale correctement menée, une réponse. Il me semble que c’est d’une part pour s’être trop occupé des affaires du monde, de politique, des hommes et d’autre part pour avoir voulu rapprocher les hommes de la pensée divine telle que lui la ressentait, l’éprouvait, l’entendait. Cela ne peut que générer un conflit avec la hiérarchie religieuse si forte de son pouvoir, si prompte à condamner ceux qui ne se conforment pas à ces préceptes, si désireuse de ce que rien ne soit remis en cause. Rappelez-vous Galilée ! Donc Savonarole est une menace pour l’Église et son fonctionnement. Il veut remettre les hommes dans l’esprit divin en les éloignant de ce que cette Église a construit… On peut dire qu’il préfigure un Luther. Je suppose que vous avez perçu l’intérêt de cette pièce aujourd’hui, au regard de l’actualité politico-religieuse… Vous ne vous étonnerez donc pas de savoir que, comme le rappelle la fin de ce texte, les autorités religieuses ont confié le sort de Savonarole et des deux frères qui l’ont suivi aux autorités séculières, aux politiques…
Un bon texte qu’on aimerait voir représenté mais qui supporte d’être tout simplement lu. Mais essayez d’en lire des passages à haute voix, même sans jouer, vous pourrez alors en mesurer la force « incantatoire », la dynamique.
J’en ai pour ma part retenu la petite phrase suivante : « Méditer, Dominique, c’est prier sans intention. »
Bonne lecture.
Savonarole
Auteur : Roland Barraux
Editeur : Harmattan
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