Regardez attentivement l’illustration de couverture ! Comme vous me suivez, vous savez que je ne suis pas souvent tendre avec les quatrièmes de couverture. Une fois n’est pas coutume : celle-ci est des plus réussie au moins parce qu’elle vous dit être entré dans un univers particulier. Dans le monde Andrevon… et ce dès le premier des dix-huit textes qui composent ce recueil savamment orchestré. Des textes actualisés pour ne pas perdre le lecteur dans des transpositions francs/euros ou des références à des acteurs plus ou moins oubliés. Mes chroniques précédentes à propos de cet auteur ont dû vous dire l’intérêt que je lui porte et là encore rien ne vient l’amoindrir. Andrevon crée un monde… et je vous propose une expérience pour le vérifier : lisez les textes sans vous préoccuper du commentaire rédigé par l’auteur à la fin de chacun, laissez reposer un instant et, après seulement, lisez les commentaires et appréciez ce qu’ils ramènent de souvenirs de lecture… Si je ne me trompe pas, vos filets doivent être riches… Pour une fois aussi je n’ai pas ‘carotté’ le recueil, j’ai tout lu en me disant que je ne parlerai que de ce qui sortait de l’ordinaire… Et je me suis retrouvé incapable de faire un choix. Aucun texte ne se distingue des autres par un moins ou un plus, ils sont tous de densité égale, de même force de persuasion. Entrer en eux c’est pénétrer dans un appartement dont on connait l’agencement et les dimensions mais dont l’ambiance nous retient, nous englue. On peut s’y sentir prisonnier sans avoir envie de fuir, comme si pour échapper au cauchemar, il était plus facile de s’y abandonner. On sent bien comment Andrevon peut passer de l’écriture à la musique. Les quelques thèmes ou lignes mélodiques qu’il maîtrise lui suffisent pour amorcer des improvisations subtiles. Un peu comme s’il dirigeait un grand orchestre à la Duke Ellington ou à la Michel Legrand en étant chacun des instrumentistes…

En écrivant ce qui précède ma mémoire a fait un choix et le texte intitulé Les crocs de l’enfance l’a emporté, talonné par L’enfant qui voulait être mort. Avant de refermer vous n’oublierez pas la guide qui signe une postface éclairante pour ceux qui ne connaissent pas. A lire en réprimant son impatience…

Bonne lecture.

Sortilèges nocturnes
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Editeur : Flatland
Collection : La fabrique d’horizons

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Sortilèges nocturnes
5.0Note Finale

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