SpyGames t.1 - extrait

SpyGames t.1 – extrait

Quand le scénariste du hit « Sillage » rencontre un dessinateur coréen de génie, dont les livres d’illustrations ont ébloui les quelques connaisseurs qui en avaient entendu parler via ses vidéos sur youtube, il devrait en ressortir un hit instantané, non ? Et bien malheureusement non car, autant du point de vue dessin que scénario, il manque quelque chose.

Penchons-nous sur l’histoire d’abord. De nos jours, Ka Lei Ng, commissaire chinois de Hong Kong rompu aux arts martiaux, reçoit un appel concernant des coups de feu dans un appartement. Arrivé sur place, il découvre, outre des cadavres, un homme et une femme encagoulés qui s’enfuient aussitôt. Plus tard, c’est l’appartement entier qui est réduit en cendres, éliminant toutes les preuves. Le commissaire comprend alors qu’il a affaire à de véritables professionnels… Car en réalité, Hong Kong est cette année le théâtre d’une compétition extraordinaire : le « Kontest », sorte de Jeux olympiques des barbouzes. De redoutables agents secrets s’y affrontent à travers des épreuves spécifiques, avec à la clé les secrets d’État des pays participants. Mais cette fois-ci, la donne a changé. Une équipe de francs-tireurs internationaux, ne travaillant que pour eux-mêmes, a décidé d’entrer en jeu, éliminant dès les qualifications les joueurs américains ! Comment l’organisation va réagir à cette intrusion ? Un pays joue-t-il double jeu ?

Vu comme ça, ça a l’air excitant mais, dans la pratique, on assiste plutôt à une mise en place tambour battant qui ne laisse pas le lecteur respirer, puis à une accumulation de poncifs fleurant fortement le déjà vu. On sort de ce premier tome sans personnages auxquels s’accrocher et en ayant l’impression d’avoir lu ça mille fois. Déjà lu, déjà oublié… Quant au dessin, le talent du prodige coréen Jung-gi Kim n’est pas à mettre en doute, mais la mise en couleurs si ! Son art s’exprime au mieux dans le noir et blanc, et l’idée saugrenue d’avoir mis son travail en couleur vient gâcher le rendu final et rend le tout brouillon, voire sale, un comble ! Je n’ai pas cessé de penser tout au long de la lecture de ce tome sur ce qu’a pu faire dans un genre très voisin Masamune Shirow avec « Ghost In The Shell » ou « Appleseed ». Et la comparaison est sans pitié : en quelques pages Shirow installait une complicité avec des héros diablement charismatiques, démontrait son sens du découpage de l’action dans un noir et blanc chirurgical et posait des enjeux passionnants. On voudra néanmoins laisser une petite chance au second tome avant d’enterrer cette série, pour lui préférer quelques classiques du manga.

Spy Games t.1
Dissidents
Série en cours
Dessinateur : Jung-gi Kim
Scénariste : Jean-David Morvan
Éditeur : Glénat

http://www.glenatbd.com/bd/spygames-tome-1-9782723487023.htm

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.