JJ Abrams, en prenant la succession de George Lucas (et de Irvine Kerschner et Richard Marquand pour les Episodes V et VI), prend également la responsabilité de relayer ces mythes ancestraux qui font partie de notre imaginaire collectif. Depuis les années 70 « Star Wars » est une affaire de générations.
Que ce soit pour les post soixante-huitards aux idéologies pacifistes ou la génération de la naissance d’Internet, « Star Wars » fait écho à quelque chose de fondamental qui constitue l’être humain depuis toujours : le coexistence entre le Bien et le Mal. En chacun de nous et autour de nous, nous sommes sensibilisés au quotidien à ces notions. La grande force de « Star Wars », à l’inverse de beaucoup d’idées reçues, est de réussir à retranscrire sans manichéisme ce combat, cette cohabitation perpétuelle (à ce titre, le personnage de Kylo Ren est passionnant).
Rey, jeune pilleuse d’épaves de vaisseaux sur la planète Jakku se retrouve confrontée à un petit robot du nom de BB-8. Celui-ci semble avoir perdu son maître et Rey décide donc de partir à sa recherche, aidée par Finn, un stormtrooper dissident. Ensemble, ils vont être confronté au terrible Premier Ordre gouverné par Snoke et son disciple Kylo Ren. On le voit donc bien ici, les symboles récurrents recensés par Joseph Campbell sont à nouveau présents. L’appel de l’aventure (symbolisé par BB-8), la jeune aventurière en devenir, etc. Difficile d’en dire plus sans dévoiler les rebondissements du film, mais il est intéressant de noter qu’il s’agit encore ici d’une affaire de famille. Que ce soit Anakin Skywalker dans la prélogie, Luke et Leia dans la trilogie ou les personnages de cet épisode VII, tout est relatif à la famille Skywalker. Un transfert de gènes, un transfert générationnel dans la fiction comme dans la réalité, que ce soit de nos parents qui auront connu « Star Wars » dans les années 70 (et dans les années 2000 pour les plus jeunes) à nous et aux plus jeunes aujourd’hui. Encore une fois, « Star Wars » se place comme témoin de notre temps et cet Episode VII ne déroge pas à la règle, dans les thèmes abordés ou le ton général du film, assurément sombre.
Au final, JJ Abrams a bien compris que la réussite de la franchise fonctionnait sur la répétition des archétypes mythologiques d’une génération à l’autre. En cela, l’aide au scénario de Lawrence Kasdan, dépositaire de l’héritage référentiel de George Lucas, a été prépondérante. Nul doute qu’avec de pareils artistes aux commandes, la saga « Star Wars » pourra encore longtemps refléter les mythes de son époque.
NATHANAËL STOERI
Star Wars Episode VII – Le Réveil de la Force
De JJ Abrams
Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac…
Disney
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