Le Walking Dead dont vous êtes les héros. State of Decay 2 est un jeu post-apocalyptique infesté de zombies dans un monde ouvert jouable jusqu’à 4 personnes en coopération. L’idée du jeu est de proposer un « simulateur » de survie face à une invasion épidémique de zombies. Beaucoup d’exploration, beaucoup de fouilles, de l’action, mais aussi beaucoup de gestion de sa communauté et de prise de décisions, State of Decay 2 propose une approche du survival plus « réaliste », plus posée et moins bourrine que des left 4 dead ou Dying light. C’est l’exclusivité Xbox du moment.
Tout d’abord, il faut savoir que State of Decay 2 est un jeu Play Anywhere qui peut tout aussi bien se jouer sur Windows 10 ainsi que sur Xbox One. De plus, le jeu est inclus dans le Game Pass Xbox qui permet de jouer librement à State of Decay 2 ainsi que plus d’une centaine de titres Xbox One et Xbox 360 moyennant un abonnement mensuel au service.
Le pitch : En gros, c’est the Walking Dead. La terre a été dévastée et vous devez vous débrouiller pour survivre ainsi que votre communauté de survivants. Il faut créer sa base, la développer et l’agrandir au fil du jeu. Pour cela, il faut sauver des gens et les ramener en vie. Libérer des zones, fortifier ses frontières, chercher des vivres, des soins, mais aussi des armes et des munitions pour se défendre. On incarne plusieurs héros de sa communauté et il faut les faire évoluer selon leurs compétences. Selon la tâche à accomplir, on jouera avec un héros plutôt qu’un autres. Ce qui est amusant et parfois, même souvent, embêtant, c’est que la mort d’un survivant est définitive. Le joueur doit continuer à jouer avec les autres personnages de son groupe.
Jeu de survie va de pair avec exploration et collecte d’objets. Comme je vous dis, c’est plus un simulateur de survie « réaliste » qu’un jeu d’action à proprement dit à la Resident Evil, Dead Island, ou Dying Light. Là, il faut collecter des ressources de nourriture, des armes, des munitions (plutôt rare), des véhicules pour explorer plus loin, de la benzine pour les véhicules, des soins, etc., etc. Il faut construire et fortifier sa base contre les invasions zombies. Il y a mille et une choses à gérer tout en faisant attention à ne pas se faire manger par un zombie.
L’instinct de survie est très bien ressenti dans le jeu. Chaque action, chaque décision peuvent être lourdes de conséquences. Les sorties en dehors de la zone de la base sont risquées. Un héros peut mourir à tout instant si on ne fait pas assez attention ou qu’on est mal équipé ou mal préparé. Cette tension est palpable tout le long du jeu et c’est un de ses gros point fort.
L’aventure de State of Decay 2 ne se fait pas seule. Grande nouveauté de ce 2ème opus, le jeu est jouable jusqu’à 4 joueurs dans la même partie en coopération. Beaucoup plus sympa que seul, le jeu a été pensé pour une vraie expérience de coopération avec des actions spécifiques pour chacun des joueurs grâce à un système de couleurs. Par exemple, le joueur rouge ne pourra ouvrir que les armoires rouges et ainsi laissant les armoires bleues, vertes et jaunes aux autres joueurs.
Il faut être discret dans State of Decay 2. Un truc à savoir en survie, c’est d’attirer le moins possible l’attention lorsque ses moyens de défense sont limités et c’est le cas dans ce jeu. Les munitions sont assez rares. On ne se balade pas avec des centaines de cartouches sur soi, quelques dizaines tout au plus. Les armes contingentes se cassent et doivent être renouvelées, réparées et améliorées. Bref, il faut faire gaffe. Et le bruit est le pire ennemi du jeu. Les zombies ne sont pas aveugles, mais leur vision est limitée. Par contre, ils ont l’ouïe fine. Il faut faire systématiquement attention aux actions effectuées pour éviter de faire le moindre bruit possible. Genre lors des fouilles, il est possible de fouiller minutieusement un tiroir sans faire de bruit en laissant appuyé le bouton Y, ou faire une recherche rapide, mais bruyante qui attirera les zombies dans les alentours. A la longue, c’est mécanique est ennuyeuse et c’est une perte de temps. Alors bon on peut améliorer un personnage à la fouille avec des points de compétences pour accélérer le procédé, mais là encore, faut avoir le bon personnage au bon moment.
D’ailleurs, les héros ont plusieurs compétences qu’ils peuvent améliorer avec le temps en jouant avec eux. Ils peuvent améliorer leurs capacités à se battre. Que ce soit au corps-à-corps ou avec les armes à feu. Ils peuvent perfectionner leurs aptitudes physiques ; plus fort, plus rapides, plus résistant, plus endurant, etc. Tout cela reste très classique dans l’ensemble et déjà vu dans plein d’autres jeux. Ce qui est embêtant, c’est lorsqu’un héros monté meurt après plusieurs heures passées avec. Le déchirement est terrible et ensuite passer à un autre héros moins bien équipé, ça fait mal.
Si le jeu propose en théorie une expérience riche et pseudo-réaliste avec une vraie expérience de survie, la pratique est un peu moins intéressante. On fait toujours et encore la même chose dans le jeu. Que ce soit les missions de la quête principale ou les quêtes annexes, on réutilise pratiquement toujours la même recette. On doit se rendre dans une zone définie, explorer et fouiller chaque recoin pour accumuler le plus de ressource possible à ramener pour les survivants à la base, tuer les zombies alertés et rentrer à la base. Alors, il y a aussi des épidémies de peste qui peuvent se déclarer dans les bases qui peuvent être intéressantes. On peut choisir des soigner ou non les infectés, mais du coup, il faut avoir les médicaments et/ou aller en chercher, ou alors on peut tout simplement les éliminer ou attendre que les infectés se transforment en zombies et déciment la base. C’est au choix.
Graphiquement, State of Decay 2 n’est pas folichon. C’est générique avec des animations lourdes et paresseuses. La mise en scène est minimaliste. Tout est bof, bof et rebof. N’empêche, lorsqu’on le compare au premier épisode, il y a de nettes améliorations d’un point de vue artistique ainsi que d’un point de vue technique. Pour commencer, le jeu à été développé sur le moteur Unreal Engine 4. Bon, ce n’est pas la meilleure illustration du moteur et de son potentiel. Le jeu est beaucoup plus fluide que son prédécesseur et agréable à jouer. Le motion blur donne une bonne impression de fluidité et de dynamisme au jeu. Niveau texture, il y a du bon et du beaucoup de moins bon. Certaines textures comme l’écorce des arbres, les matériaux pour les murs, les toits comme les briques, le bois, les tuiles, etc., sont réussies. Par contre, certaines pierres sont tellement en low res qu’on se croirait sur PS2, c’est dire. Les animations ont été grandement améliorées. C’est beaucoup moins raide que dans le premier. Elles sont plus nombreuses et beaucoup mieux travaillées. Reste l’animation des lèvres durant les dialogues qui sont à revoir. Il y aun joli travail au niveau de la lumière. Le jeu donne dans l’ensemble un environnement plus harmonieux à agréable à regarder.
Le vrai problème de ce State of Decay 2, c’est qu’on nous le vend un peu comme un grand jeu, pas un triple A, mais presque. Tout ça parce que c’est une des rares exclusivités Microsoft. Mais il ne faut pas oublier que c’est un petit studio indépendant, affilié à Microsoft quand même, qui est en charge du projet et que si on regardait ce jeu comme un jeu « indé » à budget moyen, on serait sans doute plus tolérant sans le comparer à de vrais triple A. C’est vraiment dommage, car le jeu a des qualités qui lui sont propres. Après, le jeu mériterait plus de variété dans son gameplay et quelques mois de polish afin de gommer de gros problèmes techniques. Il y a des gros bugs qui ne devrait pas être là en version finale. Espérons que les développeurs patcherons tout ça avec le temps. Après pour un jeu à moins de 40CHF et inclus avec le Game Pass à sa sortie qui propose de la coop à 4 avec un monde ouvert plutôt grand et un contenu acceptable, ce n’est pas trop mal. Le jeu n’est pas très beau, certes, mais c’est déjà beaucoup mieux que le premier et de nouveau, à quoi on le compare ? The Last of Us? Ça n’a rien avoir. Il faudrait plutôt le comparer à un H1Z1 ou DayZ et là, pour le coup, il s’en tire plutôt pas mal, je trouve. Bon, la variété n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est toujours un peu les mêmes décors et il y a six sortes de zombies différents. C’est au final assez classique et sans grand inspiration. Pour un petit studio comme Undead Labs, c’est déjà pas si mal, mais clairement on aurait pu s’attendre à mieux et surtout mieux fini, car les bugs ternissent vraiment le tableau. Ce que l’on regrettera de ce State of Decay 2, mise à part ses carences technique, c’est la monotonie des missions. On fait toujours la même chose. C’est une quête Fedex après l’autre pratiquement tout le long du jeu. Le côté gestion de sa communauté est sympa ainsi que l’amélioration des héros, mais tout cela reste classique et ternie par des mécaniques de gameplay lourdes. Le côté décisionnel est assez sympa. Le fait de choisir de sauver un personnage en envoyant un groupe de survivants à la recherche de remèdes tout en sachant que la mission est suicidaire amène une réflexion au sein du groupe de joueurs. Et c’est la force de ce State of Decay 2. C’est Le jeu ultime de survie post-apocalyptique sur le papier. Les ressources sont rares et précieuses et les décisions sont parfois lourdes de conséquences. Et ce côté-là du jeu est très réussi. En pratique, c’est beaucoup moins réussi. Dommage que le reste ne suive pas. State of Decay 2 se réserve de préférence à un public averti qui cherche un simulateur de survie basé sur l’exploration, la gestion et la discrétion plutôt qu’un jeu d’action pur et dur. Les joueurs s’attendant à trouver un jeu bourré d’action risquent d’être déçu. Par contre, les amateurs du style apprécieront le jeu qui est sympa dans son ensemble et très addictif. On adhère au concept ou non. Avec le Game Pass, ça vaut la peine de lui donner sa chance, car une fois adopté, seul ou à plusieurs, on ne voit plus les heures passées.
Les plus :
- Immersif et addictif
- Jouable à 4 en coop
- Un simulateur avec plein de chose à gérer intelligemment
- L’utilité et l’importance d’agrandir et prendre soin de sa communauté
- Plus joli, coloré et varié que State of Decay 1
- Très bonne durée de vie, si on adhère au concept
- Assez gore par moment
- Inclut dans le Game Pass Xbox One et Play Anywehre
- Jouable entre les joueurs Xbox One et Windows 10
Les moins :
- Mal fini
- Pas très original en pratique
- Plein de mécaniques de gameplay lourdes
- Répétitif et un peu générique globalement
- Pas bien beau quand même
- Mise en scène nulle
Editeur : Microsoft Studio / Undead Labs
Développeur : Undead Labs
Date de sortie : 22.05.2018
Plateforme : Xbox One et Windows 10 en exclusivité
Genre : Simulateur de survie avec des zombies
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