Une illustration de couverture qui tire l’œil mais ne dit pas grand-chose du contenu. Deux arguments : un roman traduit dans vingt-deux pays et finaliste du Booker Prize 2020 devant vous inciter à le lire. Et le fait que la traductrice a traduit d’autres œuvres en anglo-indien ne signifie pas que ce roman est bien traduit, je veux dire, car c’est moi qui insiste, que parfois le français est pâteux, lourd, maladroit et c’est dommage. Car ce qui est raconté méritait mieux ainsi que quelques notes de bas de page, explicatives sur des particularités indiennes.
Le sujet : les rapports mère-fille. Avec une première question : sont-ils les mêmes partout ? Le nombre de pays où ce roman est traduit est un bon élément de réponse. Et je crois que la lecture confirme. Antara est la fille unique de Ma. Antara est une artiste, une créatrice et elle est mariée à Dilip. Ma, divorcée, a la cinquantaine et subit manifestement les premières atteintes d’Alzheimer. Antara le perçoit et fait passer à sa mère des examens… Puis elle tente de convaincre son père, remarié, son mari… et ses grands-parents de ce début de maladie… Mais chacun à sa façon trouve des arguments pour démontrer à Antara qu’elle a tort, tout comme sa mère qui la traite de menteuse. En fait Ma a été une « mauvaise mère » abandonnant sa fille pour mener sa vie. Mais l’abandonnant à des religieuses dont une méchante… Et l’on pensera que l’art aide Antara à s’en sortir… Or sa mère dénigre ses créations. Et Antara peut craindre de reproduire ce schéma familial. Alors lisez attentivement les passages où Antara est avec sa belle-mère. Surtout après avoir noté la façon dont elle vivait avant de se marier. En fait c’est peut-être tout simplement le sort des femmes de l’âge d’Antara qui est le sujet du livre. Des femmes confrontées à une société où elles n’ont pas encore d’autre place que celle attribuée depuis longtemps. Lisez la fin avec attention.
Bonne lecture.
Sucre amer
Auteure : Avni Doshi
Editeur : Globe
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