Suicide et politique

Suicide et politique

Avec un sous-titre : La révolte est-elle honorable ? Et en couverture un portrait de Charles Bukowski. Je vous le signale car je ne suis pas certain que tous vous ayez pu le reconnaître. Voilà un livre dont il aurait fallu vous parler avant l’épreuve de philosophie du Bac ou autre examen de fin d’année…

La quatrième de couverture ne vous donnera qu’une très faible idée du contenu de ce livre qui vous propose une vraie réflexion philosophique. C’est d’abord en ce sens que le livre est intéressant, car, si la quatrième de couverture convoque Camus et Bukowski, un index vous aurait indiqué le grand nombre des autres philosophes « utilisés » par l’auteur – on regrettera son absence surtout avec les facilités offertes par l’informatique pour sa réalisation. Lawrence Olivier part de l’idée énoncée par Albert Camus : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » Et à partir de là il oppose la réponse de Camus à l’existence de Charles Bukowski et considère que Bukowski va plus loin. La démonstration est brillante et ne se prive pas d’égratigner gentiment au passage ceux qui aux yeux de l’auteur manquent un peu de sérieux… Pour Camus « la révolte » est une réponse ainsi l’auteur écrit « Pour Camus, le révolté est celui qui vit sans jamais chercher à donner un sens ou de la valeur à son existence. » Dans ce cas Meursault, le personnage principal de « L’étranger », est un homme révolté. Et je crois que c’est là que la démonstration pêche. Bukowski est un écrivain et si ces œuvres relèvent de l’autofiction et de la description de l’autodestruction – on notera qu’il n’est ni le premier ni le seul à avoir choisi ces genres littéraires, Henry Miller, Jack Kérouac, John Fante – il tient en ce sens plus du personnage « de fiction » que du philosophe. On peut le rapprocher de Meursault dont l’indifférence à la vie est je crois une évidence… Peut-être serait-il bon cher lecteur qu’après lecture attentive de ce livre de philo, vous vous replongiez dans la lecture de « L’étranger » et des « Contes de la folie ordinaire »…

Bonnes lectures.

Suicide et politique
Auteur : Lawrence Olivier
Editeur : Liber

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