Je crois avoir déjà dit tout le bien qu’il fallait penser de ce genre d’anthologie couplé avec une exposition (Musée du quai Branly-Jacques Chirac) qui offre un bon complément à la visite et à chaque audition réveille des souvenirs.
Mais imaginons un instant – la chose est possible – que je ne puisse visiter l’expo et que l’on m’offre cette anthologie. Je serais peut-être déçu de ne pas pouvoir lire les textes des chansons – et je crois comprendre l’anglais. Ensuite si je connais mes classiques : Strange Fruit, Nobody kows the trouble I’ve seen ou We shall overcome l’absence des textes me pose question quand je vois que Chuck Berry et Bo Diddley sont présents dans cette anthologie… Pour moi et pour beaucoup d’autres, ce sont des chanteurs de rock. Et il ne me semble pas que le rock ait été une musique « revendicative ». Enfin, j’aurais bien aimé avoir confirmation par le texte de ce que la remarquable chanson de Ray Charles Georgia on my mind avait bien été écrite à la suite de la décision de l’État de Géorgie d’interdire la venue du chanteur. La réponse de Ray Charles étant un pardon/hommage. Bien sûr cela risquait d’alourdir le livret mais il me semble que l’auditeur en aurait été satisfait.
Dernière remarque : peut-être aurait-il été aussi intéressant, puisqu’il est question de Pete Seeger dans le livret, de proposer à part ou en complément les chansons des blancs luttant contre les préjugés raciaux (Oxford town de Dylan par exemple).
Oui vous venez de comprendre que, pour moi, tant qu’à être pédagogue ou « édifiant » autant aller jusqu’au bout du raisonnement. Je ne crois pas qu’une question de prix puisse dissuader un visiteur d’expo d’acheter une anthologie qu’il juge capable d’épuiser pour lui le sujet qu’il vient d’aborder…
Bonnes écoutes.
The color line, l’anthologie musicale 3CD
Editeur : Frémeaux & Associés
Laisser un commentaire