Vous avez bien repéré les dates, vous ne trouverez pas là la Joan Baez que vous connaissez peut-être, celle dont vous avez fredonné la « Ballade de Sacco et Vanzetti »… oui Nicola et Bart ou alors son « We shall overcome » en marchant bras dessus bras dessous… Celle qui est présentée ici est la première : la folk singer.
Celle qui chante le peuple, le folklore au sens noble. Les chansons racontent des histoires aux gens qui ne savent pas les lire, des drames (on se souviendra que « House of the rising sun » – la maison du soleil levant – est une maison close et pas un pénitencier), des histoires édifiantes inspirées de la Bible ou de la réalité. Des chansons transportées par les migrants venus d’Europe et déformées ou adaptées aux instruments transportables, des chansons faciles à reprendre en chœur autour d’un feu. Des chansons anonymes pour la plupart ainsi qu’en témoignent à la fin du petit livret biographique les « crédits » des chansons. Contrairement aux interprétations masculines (Pete Seeger, Bob Dylan, Woody Guthrie) de ces mêmes chansons, la voix de Joan Baez (soprano) les rend mélodieuses. Comme si elle les chantait plus qu’elle ne les interprétait. J’oserai dire que sa voix couvre sa rage sans dénaturer les chansons… C’est sans doute une des raisons de son succès… Sa version live de « Kumbaya » me semble faire oublier qu’il s’agit d’une prière… sauf quand le public la reprend… Dans un autre registre, qui se souvient en écoutant » Donna donna » qu’il s’agit d’un chant yiddish ?
Nous ne comprenons pas tous l’anglais qu’elle chante mais la voix et les airs retiennent notre attention et c’est suffisant…
Bonne écoute… dans une douce et chaude pénombre…
- The Indispensable Joan Baez 1959-1962
- 3 CDs
- Editeur : Frémeaux & Associés
- www.fremeaux.com
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