Vous ne pouvez pas ne pas le connaître, c’est l’urgentiste le plus médiatisé et ce pour deux raisons. La première, c’est qu’il a été un des premiers à s’inquiéter de l’état des « Urgences » hospitalières. La deuxième c’est qu’il a participé à l’aventure de Charlie Hebdo avant les attentats meurtriers de janvier 2015. Ce livre est un recueil de ses chroniques parues dans l’hebdomadaire. Vous êtes prié de les lire au compte-gouttes, avec une lenteur certaine sous peine de perdre une partie de l’esprit de révolte qui les anime.
Avant les chroniques, dans un texte intitulé « l’Adieu aux larmes », il trace un rapide mais émouvant portrait de ceux de Charlie qu’il fréquentait et qui sont tombés sous les balles des terroristes. C’est chaleureux et il me semble que l’on comprend ce qu’il a pu éprouver. Si vous avez lu la préface signée Gérard Mordillat, vous avez compris comment il s’y prend. Et, au cas où vous n’auriez pas encore perçu sa manière de procéder, un coup d’œil aux dessins de Charb qui illustrent certaines chroniques vous donnera la clé. Au lieu de chercher à nous tirer une larme ou de l’apitoiement, il nous bouscule, nous « agresse » (d’une certaine manière) avec juste ce qu’il faut de réalisme pour nous interdire l’indifférence. Depuis la famine du Biafra et les boat-people, nous sommes un peu « blindés » contre la misère du monde. Patrick Pelloux nous rappelle l’indécence dont nos sociétés font preuve lorsqu’elles laissent faire des choses qu’une simple conscience des autres pourrait éviter.
Un livre à placer en évidence pour inciter le visiteur – ami ou autre – à l’ouvrir au hasard.
Bonne lecture.
Toujours là toujours prêt
Auteur : Patrick Pelloux
Editeur : J’ai Lu
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