Un recueil de onze nouvelles avec en couverture une photo qui, si elle avait été en noir et blanc, aurait pu rappeler celles de la Farm Security… Une idée corroborée pour moi par la présentation en quatrième de couverture. Je cite : ‘Mais sous la plume acérée et nerveuse de Kevin Hardcastle, qui mêle violence et tendresse avec une sincérité rare, surgit une bouleversante humanité (…) qui tente(nt) avec la même pulsion de vie, de se donner une chance…’
Pour ce qui est de ‘la plume acérée et nerveuse’ et c’est sans doute un effet de traduction, je dirais plutôt clinique et sèche. Avec parfois l’impression de regarder un boucher parer la viande, ou désosser un morceau. La nouvelle qui ouvre le recueil s’intitule Le vieux Marchuck et raconte comment la justice et la police venues de l’est imposent des règles dans l’ouest. En revanche la nouvelle qui donne son titre français au recueil parle d’un couple de vieux qui, devant l’impuissance d’une police locale, « fait justice » à sa façon… Et bien sûr comme pour ‘rétablir’ une sorte d’équilibre vous trouverez une nouvelle intitulée Bandits qui parle d’une police plus maligne et surtout plus violente que les voleurs qu’elle pourchasse. Nous n’avons pas les titres originaux des nouvelles et je me demande si au moins pour Bandits (qui me semble un titre excessif pour ce que sont les voleurs de l’histoire) on ne leur a pas fait subir le sort du titre original du recueil : Debris. Il est vrai que si j’ajoute un accent aigu je suis plus près des personnages présentés. Des gens dans un monde ‘sauvage’ et violent contraint pour y survivre d’en adopter le fonctionnement. Et j’avoue que le ‘combattant’ de Frontière du Montana est attachant.
Bonne lecture lente et pas nécessairement dans l’ordre du recueil.
Toutes les chances qu’on se donne
Auteur : Kevin Hardcastle
Editeur : Albin Michel
Collection : Terres d’Amérique
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