Et sur le coin en bas à droite de la pochette un petit macaron qui célèbre le centenaire de la première guerre mondiale… Et entre nous (vous et moi) qui connaissait le musicien et lieutenant noir qui tient la baguette de chef d’orchestre avant le début de cette chronique ? Les passionnés de jazz ? Les militants antiségrégationnistes ? Bon il doit bien y en avoir qui connaissent les deux orchestres impliqués dans ce CD hommage : Spirit of Chicago Orchestra et la Formation jazz de la Musique de l’air, non ? Les autres feront comme moi un peu de retour sur l’histoire. Et je me permettrai un petit rappel.
Lorsque Serge Gainsbourg eut quelques déboires avec quelques parachutistes qui lui reprochaient sa version reggae de la Marseillaise, on avait oublié que Stéphane Grappelli en avait donné une version jazz au violon et peu devaient se souvenir que James Reese Europe l’avait déjà mise en jazz en débarquant avec son régiment à Brest le 1er janvier 1918. Des noirs venus combattre aux côtés des Français, Anglais, Canadiens, Australiens et qui en plus amènent la musique noire afro-américaine de l’époque. Une rapide lecture du livret qui accompagne ce CD vous donnera l’origine du morceau intitulé Memphis Blues. Le régiment passera 191 jours au front mais recevra en France et aux USA un triomphe en retour. James Reese Europe y comprendra que les noirs doivent jouer la musique des noirs et non singer celle des blancs et cela animera toute sa vie. Sa musique est pour moi de celle que l’on entend/écoute trois fois de manière variable. Selon les cas et les individus, on entend d’abord le rythme, ce qui donne envie de bouger, puis la ligne mélodique ou le solo d’un des instruments et enfin on perçoit le tout, l’ensemble… Laissez-vous porter c’est dense et subtil.
Bonne écoute.
- Tribute to James Reese Europe
- 1 CD
- Editeur : Frémeaux & Associés
- www.fremeaux.com
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