Longtemps que je n’avais pas eu un tel plaisir de lecture. Et pour une fois je trouve le titre français plus fin que le titre original. Et pour en finir ou presque avec la louange de la traduction, sachez que l’allitération de la fin de la première phrase du texte français est l’écho de la phrase anglaise. Enfin lisez avec attention pour ne rien perdre de certains mots glissés comme par hasard et qui donnent l’impression de cerises sur le gâteau. C’est donc merveilleusement écrit/traduit mais est-ce intéressant ? Là vous risquez de ne pas aimer tout de suite ma réponse. Si je considère tous les livres comme des auberges espagnoles – une architecture protectrice et agréable à voir et à vivre où l’on se régale de ce que l’on a apporté – vous comprendrez que c’est passionnant. J’ai ainsi, au fil de ma lecture, croisé certaines des ombres qui vivent dans ma mémoire : Robert Sheckley, Lucius Shepard, China Miéville, René Magritte et Robida.

Imaginez Diego Patchen, un jeune écrivain de cosmos-fiction qui vit modestement de sa plume et est aimé d’une pompière. Le père, veuf, de l’écrivain est au bout de sa vie. Diego est l’ami d’un grand trompettiste, d’un ‘bon à rien’, d’un écrivain que l’on dira de lit. gén. Plusieurs passages abordent les littératures en une sorte de mise en abîme subtile. A ce propos on notera que la petite amie de Diego l’appelle affectueusement Di. L’amie du bon à rien se drogue et pour la sauver Diego et son ami vont sous la ville chercher des écailles qui rapportent beaucoup. Vous avez remarqué vous aussi que cette ville apparaît tard dans ma chronique. C’est sans doute parce qu’elle est trop gigantesque pour être perçue dans sa totalité ou seulement quand un rouage de son système se grippe, quand les trains ou les bateaux n’approvisionnent plus normalement (drogue, champagne, …). Et votre lecture vous fera découvrir des personnages que l’on dit secondaires, un kiosquiste, un couple de commerçants, dont l’importance est moins quantité négligeable qu’il y paraît. Conseil de lecture : évitez d’interrompre le cours de cette lecture.

Bonne lecture.

Un an dans la ville-rue
Auteur : Paul Di Filippo
Editeur : Le Bélial’
Collection : Une heure lumière

www.belial.fr

Un an dans la ville-rue
5.0Note Finale

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