Couverture entre sépia et lavis qui, pour moi, aurait mérité un peu de couleur. J’espère que vous avez remarqué que cet auteur faisait partie de mon panthéon personnel… Là, il m’est arrivé quelque chose d’intéressant. Je lisais tranquillement en pensant à ma chronique qui allait s’appuyer sur la poésie du texte de Pelot, arrivé page 156 un mot dans cette page me fait m’arrêter et fait monter à mon esprit le nom d’un grand poète. Citation : ‘… Albin se leva avec le jour dans les premiers chants des merles matinaux.’ Le mot c’est ‘matinaux’, le poète c’est René Char, auteur d’un recueil intitulé Les matinaux… Allez en regarder le contenu dans votre bibliothèque ou chez votre libraire, vous risquez d’être surpris en entrant dans le Pelot… Moi, j’avais déjà pensé au Flaubert caustique de la scène des comices agricoles dans Madame Bovary et même aux deux premiers films de Jean-François Stévenin… à Prévert à cause de la page 123. J’avais suspendu ma respiration à la page 135 à cause de la rencontre avec la renarde. Tout le livre est comme ça, en tranches de vie qui évoquent d’autres tranches et donnent à percevoir le monde… Pas celui des villes mais celui des solitudes et des solitaires qui ne s’inquiètent que de ce qui importe et savent respecter la vie des autres. Ce Pelot est une invitation à lire la vie au plus près de la nature, à considérer le monde proche ou non de la rivière comme un être vivant avec ses lois et ses rythmes et non comme un lieu à conquérir pour montrer sa ‘virilité’. De la poésie littéraire ou en prose qui devrait vous donner envie de vous replonger dans Ramuz, Giono ou Henri Pourrat. J’espère que vous avez compris pourquoi j’aime cet auteur… c’est tout simplement parce qu’il cristallise quand on le lit beaucoup des auteurs qu’on a lu et reste original.
Bonne lecture.
Un autre pas dans la rivière
Auteur : Pierre Pelot
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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