Une assez belle couverture qui tire l’œil et évoque le bon vieux whisky irlandais pour donner à lire un auteur qui, par l’écriture de son « Ulysse », figure parmi les plus grands écrivains du XXème siècle. Et est un peu considéré comme difficile. Rassurez-vous, les cinq nouvelles qui constituent ce recueil sont facilement lisibles et traduisent fort bien le recueil intitulé « Dublinois » (Folio n°2439).
Il s’agit du genre de nouvelles qui fit la fortune et la renommé de Guy de Maupassant. Ces histoires qui racontent un temps plus ou moins bref de la vie d’individus. Vous-même avez sans aucun doute imaginé la vie de cette personne que vous veniez de croiser… Vous lui avez prêté des connaissances, un passé, des projets. Joyce parle des jeunes Irlandais de son âge ou plus âgés affligés de parents, d’incapacité à séduire, d’un peu d’ambition, d’une éducation stricte et enfin d’une peur de l’autre. Comme l’auteur, comme vous, comme moi, ces personnages découvrent le monde et ses changements. Ces gens prennent conscience du fait qu’ils sont entre le monde – le tronc – et ce qui change – l’écorce – et doivent gérer ce qu’ils sont. Joyce ne nous dit rien des conséquences directes de leur choix, ce qui compte c’est qu’ils choisissent. La nouvelle qui donne son titre au recueil est basée sur l’opposition entre celui qui est resté au pays et celui qui est allé « faire fortune », entre un comportement figé et une certaine « insolence », une plus grande liberté. Mais j’avoue lui préférer la dernière nouvelle du recueil : « Un cas douloureux » qui met en relation deux êtres qui pourraient vivre ensemble si le poids de l’éducation, du système et de la religion n’entravait pas leur liberté…
Si vous voulez retrouver l’esprit de ces textes, allez donc fouiller dans une vidéothèque à la recherche de « Gens de Dublin », le dernier film de John Huston… vous ne devriez pas être déçus.
Bonne lecture.
Un petit nuage
Auteur : James Joyce
Editeur : Folio
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