Une illustration de couverture des plus réussies, mais à cela rien d’étonnant, l’autrice-auteure est illustratrice.
Même si le sujet de cette BD peut paraître trop précis et étroit : Faire son deuil d’un ami, je crois que le traitement qu’il subit ici va bien au-delà de son idée initiale. Je me permettrai de la classer parmi les catharsis utiles aux lecteurs. Pour bien asseoir ce qu’elle nous dit, Sarah l’ancre d’abord dans son quotidien… (on notera qu’il ressemble à celui de beaucoup d’entre nous). Si elle ne dort pas ou si peu c’est depuis que son amie est morte (j’assume l’étrangeté de la phrase). Comme on pouvait s’en douter, la médecine allopathique est impuissante à traiter son problème et rechigne à lui offrir un congé maladie. Elle en aura un et prenant elle-même son problème à bras le corps, entre lecture (la bibliographie in fine est intéressante) et yoga-méditation elle saura muer – le passage est joliment dessiné -, se muer en quelqu’un de conscient du monde et des autres. Le dessin est subtil, d’abord par la légèreté du trait et, ensuite, par la construction du récit avec insertion de fort belles planches où les couleurs soulignent le propos.
Proposition : plutôt que des conseils qui seront plus ou moins bien écoutés/entendus, offrez ce livre à lire – simplement – aux personnes de votre connaissance qui ont besoin de changer de peau… Je pense surtout aux ados en mal de société qui peuvent y trouver le moyen d’être leur propre maître.
Conseil : gardez ce livre à proximité de lecture, au cas où vous vous sentiriez envahi par une soudaine mélancolie… Enfin si votre mal-être persiste essayez d’imiter Sarah Najjar, dessinez-le, racontez-le, faites-le sortir de vous…
Et je vous offre une citation (pour le dessin voir pages 183/184) : « En fait dans le deuil il y a toujours un double deuil. Il y a la mort de la personne aimée et la mort de cette part de toi qui lui était consacrée. ».
Bonne lecture lente…
Un souffle à l’aube
Auteure : Sarah Najjar
Editeur : Slatkine
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