Une adolescence américaine

Une adolescence américaine

La photo de l’auteure, à l’âge où elle écrivait le contenu de ce livre, qui figure en couverture, si l’on prend le temps de bien l’observer, peut vous donner une idée assez juste du contenu. Je ne parle pas des deux préfaces. Celle destinée aux lecteurs français et celle concoctée pour la première réédition.

Nota : C’est le genre de livre auquel un index et quelques notes précises – voire un dossier spécifique – confèreraient une grande valeur documentaire.

Ce livre est une commande passée à une jeune fille par un grand journal. Il est censé rendre compte de la génération à laquelle appartient l’auteure, disons celle des jeunes nés entre 1950 et 1955. Des jeunes à la charnière entre ce qui reste d’un vieux monde et ce qui arrive du monde moderne… Ni tout à fait de l’ancien pas encore pleinement du nouveau. Si vous êtes de la génération de Joyce vous prendrez le temps de lire les préfaces et sans doute comme elle, avec lucidité, vous reconnaîtrez que comme elle le dit :  » … mes propos montrent moins combien les choses ont changé qu’à quel point elles sont restées les mêmes. » Comme elle, vous avez pu mesurer la perte des illusions de jeunesse, le passage du rêve, de l’enthousiasme à la réalité. Son constat vous rappellera peut-être des souvenirs : « Je soutins la lutte pour le droit à l’avortement. Je ne savais pas encore que six ans plus tard, lorsque j’avorterai moi-même, l’expérience vécue serait bien plus compliquée et pénible que l’adhésion à une telle position politique. »

Si après lecture vous décidez d’offrir ce livre à une de vos connaissances qui est en âge de passer le bac, ne serait-ce que pour lui donner une petite idée* de ce que vous avez pu vivre à son âge je vous offre deux citations supplémentaires. La première pour amorcer la conversation et la lecture : « Je considère aujourd’hui (2012) ce livre comme un morceau d’histoire culturelle mais aussi une tranche de nostalgie destinée aux lecteurs nés à la même époque que moi, ayant vécu les mêmes expériences et qui, eux aussi, ont formés leur idée du monde à partir de ce qui se passait alors. » Et la seconde pour proposer une discussion, une conclusion lorsqu’on vous dira avoir lu : « L’absence dans nos vies de vrais sages – ou même d’êtres d’une grande sensibilité – nous conduit à diviniser des poètes rock et des philosophes de seconde catégorie, à accorder aux bandes dessinées et aux livres pour enfants une importance que leurs auteurs mêmes ignorent. »

Bonne lecture.

* Vous pouvez coupler votre cadeau avec le « Traité de Savoir Vivre à l’usage des jeunes générations » de Raoul Vaneigem (c’est encore en Folio je crois).

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Une adolescence américaine
Auteure : Joyce Maynard
Editeur : 10-18

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www.10-18.fr

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