Certains d’entre vous se souviennent peut-être de ce coureur du relais 4×100 qui, contrairement à toute étiquette, au moment de l’hymne célébrant sa victoire, brandit un poing ganté de noir… Celui qui est en couverture est un peu perdu entre le bandeau noir et sa mention des récompenses obtenues par le livre signalé comme incontournable et par le pavé blanc porteur du titre et du sous-titre Lettre à mon fils, et c’est un peu dommage. Si j’ajoute que cet essai est préfacé par Alain Mabanckou, vous comprendrez sans doute qu’il faut en lire le titre comme traduisant l’intensité de la colère d’un homme noir. Et là je suis affreusement gêné quand je vois les récompenses obtenues : Meilleur livre de l’année pour Le Point et le Magazine Lire et le National Book Award. Gêné parce qu’au-delà de la récompense méritée il serait intéressant de savoir qui le récompense… Des lecteurs et critiques noirs qui ont apprécié ou des lecteurs et critiques blancs…
En quatrième de couverture, la grande Toni Morrison cite James Baldwin et en préface Mabanckou cite « La prochaine fois, le feu » du même Baldwin dont je ne saurais trop vous recommander la lecture. Vous avez compris, qu’il s’agit d’un livre/lettre sur la négritude. Mais pas n’importe laquelle, celle des Afro-américains ou Africains Américains comme le dit Coates.
L’auteur dénonce la destruction du corps noir en Amérique comme étant un héritage, une tradition… Et il ajoute : « Je ne voudrais pas que tu te couches dans un rêve. » Il dépasse bien sûr les « exécutions » sommaires de noirs par les forces de l’ordre et parle du Rêve… qui fait les ghettos… Rêve que je traduirai par le profond désir de certains noirs de vivre comme les blancs… Vous souvenez-vous de Michael Jackson chantant en duo avec Lionel Richie ?
A lire absolument…
Une colère noire
Auteur : Ta-Nehisi Coates
Editeur : J’ai Lu
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