J’ai eu un peu peur au début de ma lecture de devoir vous infliger du franco-français replié sur ses problèmes de rentrée scolaire. La France manque de profs et le niveau des enseignés est dans les plus bas d’Europe. Je crois que les causes de cet état de fait sont multiples et parfois variables selon les régions. Je vous l’ai déjà dit, je fus moi-même enseignant et je crois avoir eu la chance de n’avoir jamais été ‘inspecté’. Je veux dire que personne d’extérieur n’est venu assister à un de mes cours pour me noter et me dire ensuite comment j’aurais dû ou pu mieux faire. C’est-à-dire que je n’en ai fait qu’à ma tête. Je ne pense pas que beaucoup d’élèves se soient plaints. Vous souvenez-vous de vos bons profs ? Opposez-les à ceux que vous estimiez nuls. La différence tenait souvent à la rigidité des uns et à la liberté laissée par les autres. Non ? Là l’auteure parle d’autonomie entre deux ou trois limites mais nous nous approchons d’une certaine méthode Freinet et si je ne me trompe pas de ce que préconisait un certain Piaget. C’est dire combien le problème est ‘politique’. Imaginez un instant que l’on laisse les enfants penser librement… Il n’en est pas question, il faut canaliser. Et aller voir comment font les autres états… L’auteure s’est penchée sur certaines écoles suédoises, américaines et anglaises et si j’ai bien compris leurs réussites tiennent de l’attention portée aux enfants plutôt qu’aux parents ou aux élus et aux choix des enseignants, c’est eux qui sont au premier contact avec vos enfants… Imaginez ce qu’ils doivent supporter avec au moins dix fois vos deux enfants à vous. Ceux qu’un inspecteur-trice ne voit qu’une fois par an et à qui on a demandé d’être plus disciplinés que d’ordinaire.
En fait il n’est peut-être pas très difficile de bien former des individus. Tout dépend de ce que l’on entend par ‘bien former’ et l’on sera surpris de ce que voulaient les premiers législateurs français pour leur enseignement. L’analyse de l’auteure mérite toute notre attention. La lecture et la connaissance des défauts des autres permet de se corriger si besoin, non ?
Bonne lecture.
Une école qui peut mieux faire
Auteure : Monique Canto-Sperber
Editeur : Albin Michel
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