Et une étrange illustration de couverture où une main d’homme (velue) enserre un cou et une main de femme (non velue) qui tient (se pose sur, serre ?) le bras de l’homme en ce qui semble un geste affectueux. Un mot en couverture retient l’attention : Récit. Il ne s’agit donc pas d’un roman, dont l’auteure dit qu’elle n’a pas eu le courage de le rédiger, mais d’une histoire, celle de l’auteure qui en fait un récit cathartique. Curiosité : en page de titre intérieure on découvre un nom, Franck Spengler…
Ce n’est pas un roman, mais côté écriture c’est assez bien imité… avec d’étranges prétentions poétiques. Ainsi des couloirs se transforment en angle et/ou en individus et deviennent obtus, le soleil du printemps devient une civilisation pour pointer à son acmé et des étreintes peuvent être rêches… Mais bien sûr, l’important n’est pas là, il est dans le récit que fait une jeune femme de sa relation avec un homme plus âgé qu’elle. Une relation qui de sensuelle devient « emprise » avant d’être usée et donc abandonnée.
Si vous avez lu vos classiques du genre (Sade, Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, Septentrion de Louis Calaferte, Histoire d’O de Pauline Réage ou sa version en bande dessinée de Guido Crepax, Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope de Georges Pichard ou enfin Le déclic de Manara) ce qui est raconté là est sans surprise et devrait vous divertir. Ce qui me gêne le plus c’est qu’encore une fois « la promesse » de la quatrième de couverture : « Un témoignage d’une grande lucidité, à l’écriture fluide et sincère, qui éclaire sur les mécanismes qui se mettent en place dans une emprise amoureuse. » n’est pas tenue. On comprend mal comment une jeune femme qui maîtrise ses rapports sociaux en vient à cet état de dépendance, comment elle accepte d’être « humiliée ». Comme s’il suffisait de dire « sentiment, humiliée, pervers, etc. » pour que le lecteur comprenne.
Bonne lecture.
Une emprise
Auteure : Elsa Andry
Editeur : Blanche
http://www.hugoetcie.fr/Editions-Blanche
Laisser un commentaire