Je pense que celles et ceux qui suivent les productions de Daniel Maggetti ne seront pas surpris par ce livre, les autres, celles et ceux qui comme moi le découvrent, s’étonneront de la forme du récit.
Imaginez, c’est l’impression que j’ai eue, un homme dans la deuxième moitié de sa vie assis devant une poignée de photos du début du 20ème siècle, quelques documents officiels et son ordinateur, immobile comme en train de se demander ce qu’il va bien pouvoir tirer de ce qu’il a sous les yeux. Une femme obscure est le résultat et, comme pour bien montrer l’importance de ce qu’il écrit, l’auteur rattache ce récit à sa famille et à son œuvre.
Le personnage principal est Melania (prénom d’origine grecque qui signifie : sombre, noir) et on dira que « obscure » signifie dans l’ombre, peu ou mal vue. Le récit tendant à lui donner une épaisseur, une force que la société de son temps empêchait de voir ou cachait sous des coutumes désuètes. Daniel Maggetti rend cette femme intéressante. D’abord en en parlant, ensuite en racontant/imaginant ce que l’on peut déduire de ce que l’on sait d’effectif de son temps et de sa vie et enfin en mêlant à son récit des commentaires insidieux d’homme d’aujourd’hui sur ces vies, ces lieux (le Tessin), l’époque, les documents dont il dispose. Peut-être serez-vous un peu agacé par les mots en italien (du Tessin) ou les citations latines (extraites du livre Les enfants de Marie) mais vous finirez par les intégrer à votre lecture en les traduisant approximativement directement. Ils donnent de l’authenticité au texte dont l’auteur nous dit qu’il « tire les ficelles ». C’est passionnant et les démêlés de Melania avec la vie et les siens ne devraient pas vous laisser indifférents.
Bonne lecture (de transport en commun pour changer de regard sur le monde et les gens).
Une femme obscure
Auteur : Daniel Maggetti
Editeur : Zoé
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