L’illustration en couleur de la couverture est un peu engageante mais la première case de la page cinq est d’une rare médiocrité – à droite de l’image les personnages dans le lit supérieur sont à une autre échelle – la troisième case est bizarre et comme il n’est nulle part indiqué qui des deux auteurs dessine ou scénarise on incriminera les deux pour ces insignes maladresses que l’on retrouve plus loin (pages : 59, 72, 73, 85, 105, 127, liste non exhaustive). La page 41 par exemple propose un certain nombre de ‘tailles’ d’objets et de personnes peu compatibles entre elles. Je sais bien que l’on ne discute pas des goûts et des couleurs mais là ce n’est plus une question de goût. Ce dernier peut intervenir en revanche sur le choix du sujet et sur son traitement.
Le sujet choisi est difficile : raconter la vie de Viktor Frankl (1905 – 1997) disciple de Freud et Adler, inventeur de la logothérapie qui est une analyse existentielle du sens de la vie. Comment faire passer des idées en images ? Les auteurs ont choisi le récit rétrospectif, le personnage se raconte et l’on distingue les divers moments de temps avec des fonds colorés différemment suivant les époques. Un étrange rouge-rosé pour la période qui précède l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, par exemple, ou un bleu froid pour les séquences dans le présent de l’émission où Frankl témoigne. Pour ce qui est du traitement, je dirai d’abord que c’est plus verbeux que visuel, il faut lire pour comprendre et le découpage manque de finesse (entre les pages 43 et 50, à aucun moment on ne voit le petit Viktor commettre un larcin).
Je me permettrai donc de regretter l’absence d’un ‘éditeur’ (au sens de responsable éditorial) qui aurait supervisé cet album et sans doute empêché qu’il donne l’impression d’avoir été réalisé à la hâte. C’est dommage…
Viktor Frankl
Auteurs : Pascal Bresson & Jérôme Eho
Editeur : Hugo Publishing
Collection : Hugo BD
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