Vous avez constaté la différence entre le titre sur la couverture et celui que j’ai ‘tapé’. Vous noterez la couleur rouge en couverture. Attention ! Ce livre est, selon moi, un grand livre. Pour trois raisons ! La première tient à la qualité de son écriture, la seconde à son sujet et la troisième au savant mélange entre les deux premières.
Pourquoi parler d’abord de l’écriture ? Parce que c’est une des clés pour entrer dans le livre, parce qu’elle impose un rythme à la lecture, parce qu’elle habille, camoufle ce que l’on ne voit pas tout de suite. En bon occidental, j’ai entendu de la fugue, du jazz, et du blues (je n’ai lu le mot ‘orchestration’ en quatrième de couverture que plus tard). Voir Jacques Loussier et ses versions de Bach. Le blues naissait du lourd sens de certaines phrases qui rythmaient certains passages. Considérant que cela est subjectif je ne vous donne pas d’exemples de pages ou de phrases, vous saurez trouver les vôtres. Pour ce qui est du sujet et malgré le titre je dirais que le sujet c’est : la femme. Les violences qu’elle subit sont encore hélas inhérentes à son genre. Et celle qui parle ici fait même usage de violences. La femme, parce que celle qui parle a invité quelques figures féminines d’importance, dont par exemple une députée indienne qui me semble oubliée. Petite question à mes lecteurs masculins qui sont encore là : Pouvez-vous imaginer toutes les agressions qu’une femme subit, a subies quand vous la regardez passer en remarquant son élégance, son maintien, sa beauté ? Imaginer toutes les brisures subies par son esprit et son corps ? Pour ce qui est du savant mélange, je pourrais me contenter de vous renvoyer au sommaire et de vous inciter à y réfléchir, mais je vous demanderai simplement de faire attention en cours de lecture aux glissements entre le Je et le Elle, ou à ces insertions de récits parallèles (Bintu) qui viennent choquer le léger ronron qu’aborde à ce moment-là votre lecture. Petite remarque si vous avez été un peu surpris par la ‘violence’ des extraits inscrits sur les rabats de la couverture, ils risquent de vous surprendre à nouveau dans le corps du texte.
J’aurais bien voulu glisser une ou deux citations pour vous donner à comprendre, mais je vais citer Jacques Brel : On ne nous apprend pas à aimer (c’est dans sa chanson, La fanette, je crois).
Il me semble enfin que ce livre mériterait une de ces récompenses littéraires qui font plaisir aux éditeurs audacieux.
Bonne lecture dans une chambre à soi…
Violence(s)
Auteure : Paule Andrau
Editeur : Maurice Nadeau
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