D’abord un coup de chapeau à l’idée de « quintessence », je ne pense pas que ceux qui connaissent les œuvres dans leur totalité puissent vraiment contester les choix. Ensuite la question : est-ce qu’un grand orchestre de jazz conduit par un musicien blanc est différent de celui conduit par un noir ? Entendre sous la question une pensée un peu raciste. Réponse personnelle : Non ! Pourquoi ? Parce que cela dépend des musiciens de l’orchestre et des « arrangeurs » (ceux qui transposent une ligne mélodique pour qu’elle soit jouée par un orchestre).
Caractéristique pour Woody Herman se sont ses camarades de l’orchestre qui l’ont « élu » chef lorsque le chef a pris sa retraite et il a consacré sa vie à la musique au point de mourir dans la misère. Il est dit dans le livret d’accompagnement que F. Sinatra, C. Eastwood et d’autres se sont cotisés pour lui éviter la fosse commune…
Vous connaissez, je suppose, ma façon d’écouter – on écoute en faisant autre chose pour laisser le morceau, la musique prendre le pas sur l’activité – et lorsque la musique s’impose on s’intéresse au titre du morceau. Il va de soi que le ou les morceaux qui dominent varient selon l’humeur et l’activité. Pour le premier des deux CD, ce sont les titres 5 et 7 qui ont crevé la rampe et on remarque qu’il s’agit de compositions d’Herman. Pour le deuxième CD, ce sont les titres 3 et 5. Seul le 3 est une composition du chef, le 5 est une composition de l’arrangeur en titre de l’orchestre : Manny Albam. Ce titre est en plus intitulé Captain Ahab et peut faire penser au célèbre roman d’Herman Melville. J’entendrai, tout comme vous, d’autres morceaux se singulariser lors de chacune de mes auditions, cela me permettra de vérifier qu’un big band est composé de musiciens qui sont avant tout au service de la musique.
Bonnes écoutes.
Woody Herman, The Quintessence
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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